Budget provincial: Le ROBVQ dénonce les coupures drastiques pour la gestion de l'eau

Édition du 4 avril 2016

Budget provincial: Le ROBVQ dénonce les coupures drastiques pour la gestion de l'eau

Écrit par Caroline Gagné

Algues bleu-vertLe ROBVQ s’est dit stupé­fait et mécon­tent de l’an­nu­la­tion du crédit de 770000$ pour le programme de sensi­bi­li­sa­tion aux algues bleu-vert annon­cée lors de la présen­ta­tion du budget provin­cial par le ministre des Finances, Carlos Leitao, le 17 mars dernier. Cette annonce a mis une fin abrupte au programme Opéra­tion Bleu-Vert pour lequel 666 000$ étaient alloués.

Des impacts concrets sur la popu­la­tion québé­coise

Le programme Opéra­tion Bleu-Vert permet­tait aux 40 orga­nismes de bassins versants du Québec (OBV) de lutter contre les cyano­bac­té­ries et le vieillis­se­ment préma­turé des lacs depuis neuf ans.

L’im­pact de son aboli­tion va bien au-delà des réper­cus­sions sur le fonc­tion­ne­ment et les pertes d’em­ploi dans les OBV. En se désen­ga­geant de la protec­tion de l’eau, le gouver­ne­ment met en péril la santé des citoyens qui seraient expo­sés aux algues bleues sans avoir été infor­més de leur poten­tielle toxi­cité. « Les OBV font partie des premiers répon­dants, l’une des prin­ci­pales ressources vers lesquelles les citoyens se tournent natu­rel­le­ment pour obte­nir de l’in­for­ma­tion sur le sujet », affirme Daniel Desga­gné, président du ROBVQ.

Les algues bleu-vert modi­fient égale­ment le rapport et l’ac­cès des citoyens aux plans d’eau. « Un lac touché par les cyano­bac­té­ries devient impropre à la baignade ou à toute autre acti­vité nautique, ce qui peut avoir un impact direct notam­ment sur la valeur des proprié­tés rive­raines et le tourisme », explique monsieur Desga­gné.

De plus, sans la sensi­bi­li­sa­tion faite auprès des citoyens par les orga­nismes de bassins versants, les bonnes habi­tudes et pratiques permet­tant d’amé­lio­rer la qualité de l’eau ne seront pas adop­tées ce qui pour­rait exacer­ber le problème.

Un mandat ambi­tieux, des moyens infimes

« Pour les OBV, l’abo­li­tion du programme Opéra­tion Bleu-Vert signi­fie qu’ils auront encore plus de diffi­culté à assu­rer le mandat qui leur est confié par le gouver­ne­ment et qu’ils remplissent déjà avec peu de moyen », soutient monsieur Desga­gné. Ils doivent élabo­rer, mettre à jour, promou­voir et assu­rer le suivi de la mise en oeuvre d’un plan direc­teur de l’eau (PDE), un outil de plani­fi­ca­tion regrou­pant les objec­tifs à atteindre et les actions à réali­ser pour préser­ver la qualité de l’eau d’un bassin versant. « Seul le programme Opéra­tion Bleu-Vert permet­tait aux OBV de mettre en oeuvre quelques actions de leur PDE, ils se trouvent donc main­te­nant, plus dému­nis que jamais », affirme monsieur Desga­gné.

Aussi, les équipes de travail seront néces­sai­re­ment réduites dans certains orga­nismes. « Les employés qui reste­ront à l’em­ploi seront d’au­tant plus surchar­gés et ne seront plus en mesure de mobi­li­ser les parte­naires pour réali­ser des projets porteurs qui assurent la péren­nité des ressources eau et le bien-être des commu­nau­tés », assure monsieur Desga­gné.

L’im­pact de l’abo­li­tion du programme sera d’au­tant plus grand que l’ar­gent investi dans l’Opé­ra­tion Bleu-Vert servait de levier pour les projets sur le terrain. « Chaque dollar investi grâce à l’Opé­ra­tion Bleu-Vert était quadru­plé par les inves­tis­se­ments des parte­naires », rappelle monsieur Desga­gné.