Édition du 5 août 2024
La constance du jardinier
Il est temps de vous parler de moi. C’est toujours difficile de se présenter par texte. Alors, laissez-moi vous présenter mes passions, ou plutôt ma manière d’aborder la vie, ses plaisirs et ses défis.
J’ai une formation en biologie jumelée à une dépendance à la lecture des nouvelles quotidiennes. Ce qui n’est pas nécessairement un bon mélange lorsque nous sommes engouffrés dans l’immense défi que sont les changements climatiques. Surtout depuis que mes deux filles sont arrivées dans ma vie, je suis anxieux de l’état de la planète et de ce que je vais léguer à mes enfants. J’ai donc pris la décision de me lancer dans le jardinage (ou le jardinage s’est emparé de moi, ce n’est pas clair), afin de m’occuper l’esprit, et d’assumer ma manière d’influencer le monde autour de moi afin d’agir contre les changements climatiques.
Pour le jardinage, je suis passé d’un jardin de quelques rangs à tripler la superficie du jardin, construire une serre 3 saisons, commencer la plantation d’arbres fruitiers et m’inscrire comme producteurs agricoles, pour ne nommer que cela. Je me suis découvert un passe-temps me permettant de me mettre en forme de corps et d’esprit tout en ayant un impact sur les changements climatiques à l’échelle humaine. Et ce ne sont que 3 des 10 bienfaits du jardinage selon cet article du blogue du Jardinier Paresseux, ma nouvelle bible. Aussi, je ne me lasse pas de montrer mes réalisations (et mes fiertés), comme une nouvelle culture de champignons ou tout simplement les fleurs de mes plants de piments. Cependant, je ne cherche pas à convaincre les gens de commencer à jardiner, ni même à affirmer que le jardinage est bon pour tout le monde.
Cette approche fait partie de ma vie professionnelle et personnelle. C’est une manière de vivre que j’ai appris à apprivoiser et accepter, non sans difficulté. Elle fait partie de moi et elle fait une différence. Montrer par l’exemple me rend fier et fait la démonstration que l’action est possible. Cependant, cela rend mes interactions quelques fois plus compliquées, notamment avec les esprits têtus, manipulateurs et les « Free riders »1 (un nouveau terme que j’ai appris lors du 27e Rendez-vous des OBV) et nécessite une certaine dose de paix intérieure (ou de naïveté, selon les perceptions). C’est loin d’être une approche flamboyante où je me lance dans de grands discours inspirés et où tout le monde me suit, mais plutôt une démonstration par l’exemple cherchant à inspirer ou rapprocher les gens autour de moi. (J’ai pu mettre des définitions précises sur les types d’influences que j’utilise dans mon quotidien grâce à la formation ETS récemment offerte aux OBV par l’entremise du ROBVQ.) C’est une approche qui s’apparente au travail du jardinier. Un travail constant, exigeant, mais qui est sa propre récompense et qui porte fruit (littéralement) de temps en temps en influençant les autres autour de moi.
Je dois vous quitter, car ma journée au ROBVQ se termine et je dois retourner chez moi m’occuper de mes poiriers! Je dois les préparer pour l’hiver et les chevreuils un peu trop gourmands ! Un esprit et un corps occupés, pour élever un jardin, mes filles et la conscience humaine collective autour de moi!
- Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister au 27e Rendez-vous des OBV, il s’agit du concept que dans un large groupe, un individu peut être tenté de ne rien faire, car son implication ne changera pas grand-chose dans les changements climatiques (ou autres problèmes de sociétés) et qu’il pourra bénéficier du travail des autres. Vous pouvez en apprendre plus ici.