Frédéric Olivier Brisson du ROBVQ dans son jardin

Édition du 5 août 2024

La constance du jardinier

Rédigé par Frédéric Olivier Brisson

Frédéric Olivier Brisson, ROBVQIl est temps de vous parler de moi. C’est toujours diffi­cile de se présen­ter par texte. Alors, lais­sez-moi vous présen­ter mes passions, ou plutôt ma manière d’abor­der la vie, ses plai­sirs et ses défis.

J’ai une forma­tion en biolo­gie jume­lée à une dépen­dance à la lecture des nouvelles quoti­diennes. Ce qui n’est pas néces­sai­re­ment un bon mélange lorsque nous sommes engouf­frés dans l’im­mense défi que sont les chan­ge­ments clima­tiques. Surtout depuis que mes deux filles sont arri­vées dans ma vie, je suis anxieux de l’état de la planète et de ce que je vais léguer à mes enfants. J’ai donc pris la déci­sion de me lancer dans le jardi­nage (ou le jardi­nage s’est emparé de moi, ce n’est pas clair), afin de m’oc­cu­per l’es­prit, et d’as­su­mer ma manière d’in­fluen­cer le monde autour de moi afin d’agir contre les chan­ge­ments clima­tiques.

Pour le jardi­nage, je suis passé d’un jardin de quelques rangs à tripler la super­fi­cie du jardin, construire une serre 3 saisons, commen­cer la plan­ta­tion d’arbres frui­tiers et m’ins­crire comme produc­teurs agri­coles, pour ne nommer que cela. Je me suis décou­vert un passe-temps me permet­tant de me mettre en forme de corps et d’es­prit tout en ayant un impact sur les chan­ge­ments clima­tiques à l’échelle humaine. Et ce ne sont que 3 des 10 bien­faits du jardi­nage selon cet article du blogue du Jardi­nier Pares­seux, ma nouvelle bible. Aussi, je ne me lasse pas de montrer mes réali­sa­tions (et mes fier­tés), comme une nouvelle culture de cham­pi­gnons ou tout simple­ment les fleurs de mes plants de piments. Cepen­dant, je ne cherche pas à convaincre les gens de commen­cer à jardi­ner, ni même à affir­mer que le jardi­nage est bon pour tout le monde.

Cette approche fait partie de ma vie profes­sion­nelle et person­nelle. C’est une manière de vivre que j’ai appris à appri­voi­ser et accep­ter, non sans diffi­culté. Elle fait partie de moi et elle fait une diffé­rence. Montrer par l’exemple me rend fier et fait la démons­tra­tion que l’ac­tion est possible. Cepen­dant, cela rend mes inter­ac­tions quelques fois plus compliquées, notam­ment avec les esprits têtus, mani­pu­la­teurs et les « Free riders »1 (un nouveau terme que j’ai appris lors du 27e Rendez-vous des OBV) et néces­site une certaine dose de paix inté­rieure (ou de naïveté, selon les percep­tions). C’est loin d’être une approche flam­boyante où je me lance dans de grands discours inspi­rés et où tout le monde me suit, mais plutôt une démons­tra­tion par l’exemple cher­chant à inspi­rer ou rappro­cher les gens autour de moi. (J’ai pu mettre des défi­ni­tions précises sur les types d’in­fluences que j’uti­lise dans mon quoti­dien grâce à la forma­tion ETS récem­ment offerte aux OBV par l’en­tre­mise du ROBVQ.) C’est une approche qui s’ap­pa­rente au travail du jardi­nier. Un travail constant, exigeant, mais qui est sa propre récom­pense et qui porte fruit (litté­ra­le­ment) de temps en temps en influençant les autres autour de moi.

Je dois vous quit­ter, car ma jour­née au ROBVQ se termine et je dois retour­ner chez moi m’oc­cu­per de mes poiriers! Je dois les prépa­rer pour l’hi­ver et les chevreuils un peu trop gour­mands ! Un esprit et un corps occu­pés, pour élever un jardin, mes filles et la conscience humaine collec­tive autour de moi!

 

  1. Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’as­sis­ter au 27e Rendez-vous des OBV, il s’agit du concept que dans un large groupe, un indi­vidu peut être tenté de ne rien faire, car son impli­ca­tion ne chan­gera pas grand-chose dans les chan­ge­ments clima­tiques (ou autres problèmes de socié­tés) et qu’il pourra béné­fi­cier du travail des autres. Vous pouvez en apprendre plus ici