Affaissement de bordure de route - Crédit: François Gagnon, OBAKIR

Édition du 4 août 2025

Un an après les recommandations du Groupe d’experts en adaptation, le Québec doit accélérer l’adaptation climatique

Rédigé par Karine Dauphin, ROBVQ

Il y a un an, le Groupe d’ex­perts en adap­ta­tion (GEA) dont faisait partie Karine Dauphin, direc­trice géné­rale du Regrou­pe­ment des orga­nismes de bassins versants du Québec (ROBVQ), remet­tait au gouver­ne­ment du Québec un rapport phare conte­nant 27 recom­man­da­tions pour renfor­cer la rési­lience de la province face aux chan­ge­ments clima­tiques. Aujour­d’hui, le Comité consul­ta­tif sur les chan­ge­ments clima­tiques (CCCC)dresse un constat:le Québec doit redou­bler d’ef­forts pour faire progres­ser la mise en œuvre de l’adap­ta­tion. 

Dans une nouvelle note clima­tique publiée en juin 2025, le Comité appelle à une accé­lé­ra­tion urgente de la mise en œuvre des mesures d’adap­ta­tion. Ce constat s’ac­com­pagne d’ac­tions concrètes, dont la créa­tion d’un sous-comité perma­nent sur l’adap­ta­tion, pour assu­rer un meilleur suivi et une coor­di­na­tion renfor­cée.  

Des risques clima­tiques de plus en plus pres­sants 

Le Québec est déjà confronté à des impacts majeurs: feux de forêt, inon­da­tions, vagues de chaleur, érosion des berges. Ces événe­ments, exacer­bés par les chan­ge­ments clima­tiques, menacent la santé publique, les infra­struc­tures, les écosys­tèmes et l’éco­no­mie.  

Le rapport du GEA, publié en 2024, a offert une feuille de route claire pour renfor­cer la rési­lience du terri­toire. Un an plus tard, plusieurs démarches ont été amor­cées, mais des efforts soute­nus demeurent néces­saires pour assu­rer une mise en œuvre plus complète et cohé­rente des recom­man­da­tions. 

Une gouver­nance renou­ve­lée: créa­tion d’un sous-comité perma­nent  

Dans une volonté de renfor­cer la coor­di­na­tion et de soute­nir la mise en œuvre des recom­man­da­tions du GEA, le gouver­ne­ment a mis sur pied un sous-comité perma­nent sur l’adap­ta­tion, ratta­ché au Comité consul­ta­tif sur les chan­ge­ments clima­tiques (CCCC). Ce comité a pour mandat de: 

  • Suivre l’évo­lu­tion de la mise en œuvre des recom­man­da­tions du GEA 
  • Conseiller le gouver­ne­ment sur les prio­ri­tés d’ac­tion 
  • Favo­ri­ser la coor­di­na­tion entre les minis­tères et les parte­naires 

Il réunit des experts de renom, dont Alain Bourque (Oura­nos), Annie Levas­seur (École de tech­no­lo­gie supé­rieure), Jérôme Dupras et Chris­tian Messier (Univer­sité du Québec en Outaouais), Julie-Maude Norman­din (Ville de Longueuil) et plusieurs autres. 

Une note clima­tique pour guider l’ac­tion  

La note« Accé­lé­rer la mise en œuvre de l’adap­ta­tion »iden­ti­fie trois leviers stra­té­giques : 

  1. Renfor­cer la gouver­nance 
    • Inté­grer l’adap­ta­tion dans toutes les poli­tiques publiques 
    • Clari­fier les rôles et respon­sa­bi­li­tés 
    • Mettre en place un suivi rigou­reux 
  2. Mobi­li­ser les acteurs 
    • Soute­nir les initia­tives locales et régio­nales 
    • Valo­ri­ser les savoirs autoch­tones et commu­nau­taires 
    • Créer des espaces de dialogue inter­sec­to­riels 
  3. Finan­cer l’adap­ta­tion 
    • Déve­lop­per des méca­nismes de finan­ce­ment stables
    • Inté­grer les coûts de l’in­ac­tion dans les déci­sions écono­miques 
    • Soute­nir l’in­no­va­tion et la recherche appliquée 

Un appel aux ministres secto­riels 

Le Comité invite les ministres respon­sables de secteurs clés (santé, agri­cul­ture, infra­struc­tures, envi­ron­ne­ment, etc.) à inté­grer les recom­man­da­tions du GEA dans leurs poli­tiques publiques. Cette approche trans­ver­sale est essen­tielle pour bâtir une société rési­liente.  

Pour aller plus loin : 

Commu­niqué de presse « Face à la montée des risques clima­tiques, le Québec doit accé­lé­rer l’adap­ta­tion selon le Comité consul­ta­tif sur les chan­ge­ments clima­tiques  », Comité consul­ta­tif sur les chan­ge­ments clima­tiques, juin 2025.

Crédit photo: François Gagnon, OBAKIR