Résidence en bord de lac - Crédit Baker Jarvis, Shutterstock

Édition du 4 août 2025

B.a.-ba des propriétaires riveraines et des propriétaires riverains engagés : les bandes riveraines

Rédigé par Caroline Gagné, ROBVQ

Ceux et celles qui possèdent une propriété rive­raine sont les premières personnes à subir les impacts néga­tifs de la mauvaise qualité de l’eau d’un plan d’eau, notam­ment la perte d’usages comme la baignade ou l’eau potable, l’aug­men­ta­tion de risques pour leur santé et la baisse de la valeur de leur propriété. Heureu­se­ment, ce sont aussi les personnes les mieux placées pour préve­nir la dégra­da­tion, voire amélio­rer la qualité de l’eau. Au sommet de la liste des bonnes pratiques à adop­ter se trouve, sans contre­dit, l’amé­na­ge­ment d’une bande rive­raine.

Qu’est-ce qu’une bande rive­raine ?

Il s’agit d’une bande de végé­ta­tion natu­relle, large d’au moins 10 à 15 mètres selon la pente du terrain, qui borde les lacs, rivières ou ruis­seaux. Cette largeur mini­male est essen­tielle pour que la bande rive­raine remplisse effi­ca­ce­ment ses fonc­tions écolo­giques. Compo­sée d’arbres, d’ar­bustes et de plantes herba­cées, elle forme une zone tampon entre la terre et l’eau. Elle agit comme le dernier filtre pour les eaux de ruis­sel­le­ment, rete­nant sédi­ments, nutri­ments et polluants avant qu’ils n’at­teignent les milieux aqua­tiques.

Autre­fois, ces rives étaient proté­gées par la « réserve des trois chaînes », une bande de 60 mètres appar­te­nant à l’État québé­cois. Bien que cette réserve ait été abolie en 1987, la bande rive­raine demeure aujour­d’hui proté­gée par le régime tran­si­toire qui remplace progres­si­ve­ment la Poli­tique de protec­tion des rives, du litto­ral et des plaines inon­dables (PPRLPI). Ce régime tran­si­toire, mis en place en atten­dant la mise à jour complète de la carto­gra­phie des zones inon­dables, sera graduel­le­ment remplacé par un régime perma­nent visant une appli­ca­tion plus uniforme et rigou­reuse des règles d’amé­na­ge­ment du terri­toire dans ces milieux sensibles.

Pourquoi les conser­ver ou en implan­ter?

En plus d’ap­por­ter de la beauté au paysage, les bandes rive­raines bien végé­ta­li­sées offrent plusieurs services écolo­giques essen­tiels :

  • Elles stabi­lisent les sols, rédui­sant l’éro­sion des berges ;
  • Elles filtrent les polluants prove­nant d’ac­ti­vi­tés anthro­piques (engrais, sels de déglaçage, etc.) ;
  • Elles atté­nuent les risques d’inon­da­tion ;
  • Elles four­nissent un habi­tat riche pour une multi­tude d’es­pèces;
  • Elles empêchent le réchauf­fe­ment exces­sif de l’eau, limi­tant ainsi le déve­lop­pe­ment d’algues.

Comment les aména­ger ?

La première option est simple, écono­mique et sans effort : lais­ser faire la nature! Il suffit de cesser de tondre près du rivage et lais­ser la flore locale s’ins­tal­ler.

La seconde néces­site de mettre la main à la pâte, mais permet d’orien­ter la diver­sité végé­tale en fonc­tion des besoins et des goûts des proprié­taires rive­rains. Dans ce cas, l’idéal est de plan­ter des espèces indi­gènes compre­nant des arbres qui absor­be­ront le phos­phore et four­ni­ront de l’ombre, comme l’épi­nette blanche ou le bouleau à papier, des arbustes qui stabi­li­se­ront le sol, comme le bleuet à feuilles étroites ou le myrique baumier, ainsi que des plantes herba­cées qui ralen­ti­ront le ruis­sel­le­ment de l’eau et agiront comme filtre, comme l’élyme du Canada ou le Bardon de Gérard. Pour faire les bons choix, il est recom­mandé d’ob­ser­ver les végé­taux présents natu­rel­le­ment autour du plan d’eau et de consul­ter le Réper­toire des végé­taux recom­man­dés pour la végé­ta­li­sa­tion des bandes rive­raines du Québec de la FIHOQ, devenu Québec Vert.

Consul­ter avant d’agir!

Avant d’in­ter­ve­nir, il est gran­de­ment recom­mandé de prendre connais­sance des règle­ments muni­ci­paux en vigueur. Et pour un accom­pa­gne­ment person­na­lisé, les orga­nismes de bassins versants (OBV) sont là pour guider les proprié­taires rive­rains. Vous pouvez décou­vrir l’OBV qui dessert votre terri­toire en consul­tant le site du ROBVQ.  

  

Cet article a été écrit dans le cadre de la campagne de sensi­­­­­­bi­­­­­­li­­­­­­sa­­­­­­tion Pensez Bleu menée par Réseau Envi­­­­­­ron­­­­­­ne­­­­­­ment de concert avec le Centre d’in­­­­­­ter­­­­­­pré­­­­­­ta­­­­­­tion de l’eau (C.I.EAU) et le Regrou­­­­­­pe­­­­­­ment des orga­­­­­­nismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) et financé par le gouver­­­­­­ne­­­­­­ment du Québec.

Crédit photo d’en-tête: Baker Jarvis, Shut­ter­stock