Saviez-vous que les compé­tences du ROBVQ en matière de gestion inté­grée des ressources en eau dépassent les fron­tières du Québec? Effec­ti­ve­ment, l’or­ga­ni­sa­tion s’im­plique dans le projet Femmes et Agri­cul­ture Rési­liente (FAR) qui vise l’amé­lio­ra­tion de la rési­lience et l’au­to­no­mi­sa­tion socioé­co­no­mique de produc­trices agri­coles du Séné­gal. Il y a quelques semaines, Jéré­mie Roques, coor­don­na­teur des services aux membres et services externes, a traversé l’At­lan­tique pour parti­ci­per à l’avan­ce­ment du projet. Il brosse ici un compte-rendu de sa mission.

Le vendredi 27 octobre 2023, je suis parti de Québec pour rejoindre les côtes occi­den­tales de la Casa­mance au Séné­gal, l’aé­ro­port de Cap Skir­ring et l’équipe séné­ga­laise du Centre de Coopé­ra­tion et d’Études inter­na­tio­nales (CECI) respon­sable de la coor­di­na­tion locale du projet FAR.

C’est la seconde mission que j’en­tre­prends dans le cadre de ce projet. J’in­ter­viens, pour le Regrou­pe­ment des orga­nismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) comme appui auprès du Centre d’étude et de coopé­ra­tion inter­na­tio­nale (CECI) et de l’Univer­sité Assane Seck de Ziguin­chor (UASZ) pour le déploie­ment d’un proces­sus de gestion inté­grée des ressources en eau (GIRE) au sein des quatre orga­ni­sa­tions de produc­teurs agri­coles (OPA) ciblées par le projet. Ce proces­sus parti­ci­pa­tif et appuyé par l’ana­lyse scien­ti­fique de l’uni­ver­sité devra abou­tir à la défi­ni­tion de moda­li­tés de gestion des ressources en eau, ainsi qu’à un plan d’ac­tion pour les centaines de produc­trices et produc­teurs des filières marai­chères, rizi­coles et de banane concer­nés.

Avec les trois ensei­gnants de l’UASZ et chacun des binômes d’étu­diants respon­sables de chacune des trois régions du projet, nous avons donc déployé les derniers ateliers de concer­ta­tion de la séquence GIRE rete­nue. Ceux-ci ont eu lieu en présence de plusieurs dizaines de leaders et repré­sen­tantes des grou­pe­ments d’in­té­rêts écono­miques formées préa­la­ble­ment à la gestion des ressources. Ces ateliers auront été l’oc­ca­sion de trai­ter des nombreuses problé­ma­tiques auxquelles font face les OPA en préci­sant, dans le cadre d’ac­ti­vi­tés colla­bo­ra­tives, les orien­ta­tions qui pour­raient être prises pour agir sur leurs causes ou consé­quences en connais­sance des enjeux météo­ro­lo­giques et de gouver­nance exis­tants.

Nous aurons donc discuté des pratiques agri­coles actuelles, des instal­la­tions jugées opti­males pour la gestion opéra­tion­nelle des ressources aux fins d’ir­ri­ga­tion, mais aussi de gouver­nance, de voix des femmes et de leader­ship dans l’ex­ploi­ta­tion des ressources dispo­nibles en contexte de chan­ge­ments clima­tiques et d’aug­men­ta­tion des demandes.

Après trois ateliers et près de 1200 kilo­mètres de route au travers de ce gigan­tesque terri­toire irri­gué par le fleuve Gambie et ses affluents, j’ai fina­le­ment retrouvé l’aé­ro­port de Cap Skir­ring quitté cinq jours plus tôt. Il s’agira main­te­nant, pour l’UASZ et le CECI, de conso­li­der les plani­fi­ca­tions rete­nues et de pour­suivre le déploie­ment de certaines acti­vi­tés prio­ri­taires vali­dées avec les produc­teurs et produc­tives lors de ces ateliers.