Le plan directeur de lac :  Un atout pour la mobilisation des acteurs

Édition du 4 décembre 2023

Le plan directeur de lac : Un atout pour la mobilisation des acteurs

Écrit par Sébastien Cottinet, ROBVQ

La plani­fi­ca­tion des inter­ven­tions à l’échelle d’un lac est un atout impor­tant pour une gestion inté­grée et durable de ce dernier. Dans cette optique, le plan direc­teur de lac s’ins­crit comme une valeur ajou­tée à l’échelle locale. Il consti­tue un outil de réfé­rence pour un sous bassin versant dans un écosys­tème hydrique plus large. C’est aussi un fabu­leux outil de mobi­li­sa­tion pour les rive­rains.

La mobi­li­sa­tion des acteurs dans un bassin versant couvrant un large terri­toire s’avère ardue en raison des distances à couvrir. Dans cette optique, mettre en place un plan direc­teur à l’échelle d’un lac devient une stra­té­gie appro­priée. Effec­ti­ve­ment, dans celle-ci, l’iden­tité hydro­gra­phique se réduit à une unité faci­le­ment iden­ti­fiable par les acteurs : un seul lac. Cette forme d’unité de départ assure un réfé­rent fort pour tous les acteurs que l’on voudrait réunir et mobi­li­ser.

Très souvent, si le lac est habité, les diffé­rents usages auront assu­ré­ment déjà amené les rive­rains à inter­agir entre eux, ainsi qu’avec les éléments consti­tuants de l’éco­sys­tème (l’eau, la faune, la flore, etc.).

Dans tous les cas, les acti­vi­tés humaines ont des impacts sur le lac. Ces derniers auront toujours avan­tage à être compris et mesu­rés afin de main­te­nir ou de réta­blir la qualité et la santé du lac concerné. Pour ce faire, le plan direc­teur de lac sera composé, au mini­mum, des quatre parties suivantes :

• Un portrait du lac (carac­té­ris­tiques physiques, chimiques et biolo­giques);
Un diag­nos­tic des problé­ma­tiques accé­lé­rant l’eu­tro­phi­sa­tion natu­relle du lac ou pertur­bant son écosys­tème;
Des orien­ta­tions et des objec­tifs concer­tés basés sur le diag­nos­tic;
Un plan d’ac­tion et son mode d’éva­lua­tion.

Le groupe de rive­rains, la muni­ci­pa­lité ou l’as­so­cia­tion réali­sant le plan direc­teur de lac devra user d’un peu de patience pour mettre en place une concer­ta­tion suite à l’éta­blis­se­ment d’un portrait clair de l’im­pact des acti­vi­tés anthro­piques sur ledit lac. Établir le bilan de santé du lac et choi­sir les actions néces­saires au main­tien de la qualité de son milieu aqua­tique consti­tue une base solide, fondée sur la science et qui peut gran­de­ment faci­li­ter la mobi­li­sa­tion des acteurs. Cette analyse scien­ti­fique peut aussi servir de réfé­rence pour les déci­deurs ayant à se pronon­cer sur les inter­ven­tions à faire, le cas échéant. C’est assu­ré­ment une réfé­rence de premier ordre pour sensi­bi­li­ser toutes celles et ceux qui sont concer­nés par la santé du lac.

Comme il a été clai­re­ment évoqué dans la Posi­tion sur l’ac­cès aux lacs du Regrou­pe­ment des orga­nismes de bassins versants du Québec (ROBVQ),  les 40 orga­nismes de bassins versants (OBV) du Québec ont l’ex­per­tise néces­saire pour accom­pa­gner les commu­nau­tés rive­raines dans la mise en place d’un plan direc­teur de lac. Autant pour l’ac­qui­si­tion de connais­sance néces­saire au portrait, que pour l’ar­ti­cu­la­tion du diag­nos­tic, l’ani­ma­tion de la concer­ta­tion et l’éva­lua­tion du plan, les OBV pour­ront offrir le support néces­saire pour chacune des étapes clés du plan direc­teur de lac.