Karine Dauphin répond à nos questions sur le Groupe d’experts en adaptation aux changements climatiques

Édition du 5 février 2024

Karine Dauphin répond à nos questions sur le Groupe d’experts en adaptation aux changements climatiques

Écrit par Caroline Gagné, ROBVQ

Le 18 décembre dernier, le gouver­ne­ment du Québec a dévoilé la compo­si­tion de son Groupe d’ex­perts en adap­ta­tion aux chan­ge­ments clima­tiques. Parmi ceux-ci figu­rait Karine Dauphin, direc­trice géné­rale du Regrou­pe­ment des orga­nismes de bassins versants du Québec (ROBVQ). Cette dernière a accepté de répondre à quelques ques­tions pour nous aider à mieux comprendre le mandat qui a depuis été réalisé par le groupe.

Comment a été formé le comité d’ex­pert?

K.D : « Le ministre de l’En­vi­ron­ne­ment, Benoit Charette, a invité Alain Webs­ter, président du Comité consul­ta­tif sur les chan­ge­ments clima­tiques et Alain Bourque, direc­teur géné­ral d’Ou­ra­nos à copré­si­der le groupe. Ce sont eux qui ont invité les personnes recon­nues pour leur exper­tise dans leur domaine à joindre l’équipe. La pluri­dis­ci­pli­na­rité était donc au rendez-vous! »

Selon vous, pourquoi avez-vous été appelé à parti­ci­per aux travaux de ce groupe?

K.D. : « Les chan­ge­ments clima­tiques ont une inci­dence sur la qualité et la quan­tité d’eau dispo­nible. Par exemple, on observe déjà des extrêmes clima­tiques, qui vont engen­drer davan­tage de périodes de séche­resse et des inon­da­tions. Pour s’adap­ter aux chan­ge­ments clima­tiques et deve­nir plus rési­lient, il est donc essen­tiel de trou­ver des solu­tions basées sur l’amé­na­ge­ment du terri­toire pour gérer l’eau.

J’ai donc été invi­tée parce que je repré­sente une orga­ni­sa­tion spécia­li­sée dans la gestion inté­grée de l’eau à l’échelle des bassins versants apte à conseiller le gouver­ne­ment en cette matière. De plus, le ROBVQ est un orga­nisme qui travaille dans une pers­pec­tive de déve­lop­pe­ment durable et pour lequel la concer­ta­tion est le point central. Notre neutra­lité nous permet de travailler, par l’in­ter­mé­diaire des 40 orga­nismes de bassins versants (OBV) du Québec, avec des acteurs de l’eau de partout dans la province, et donc de porter leurs préoc­cu­pa­tions et surtout leurs solu­tions. »

Qui d’autres ont été invi­tés à parti­ci­per aux travaux du groupe?

K.D. : « J’ai eu la chance de travailler avec :

– Michel Allard, profes­seur de l’Uni­ver­sité Laval et cher­cheur et membre du Centre d’études nordiques
– Joanna Eyquem, direc­trice géné­rale des infra­struc­tures rési­lientes au climat au Centre Intact
– Chris­tian Fraser, cher­cheur à l’Uni­ver­sité du Québec à Rimouski
– Mario Gauthier, profes­seur à l’Uni­ver­sité du Québec en Outaouais
– Yona Jébrak, profes­seure à l’Uni­ver­sité du Québec à Mont­réal
– Chris­tian Messier, profes­seur à l’Uni­ver­sité du Québec en Outaouais
– Julie-Maude Norman­din, conseillère scien­ti­fique en chef à la Ville de Longueuil
– Jeanne Robin, direc­trice prin­ci­pale de Vivre en Ville. »

Quel était préci­sé­ment le mandat qui vous avait été confié ?

K.D. : « Le gouver­ne­ment nous avait demandé d’iden­ti­fier et prio­ri­ser les pistes d’ac­tion les plus promet­teuses en matière d’adap­ta­tion aux chan­ge­ments clima­tiques afin de les aider à prendre des déci­sions et élabo­rer des poli­tiques publiques. Nous devions égale­ment iden­ti­fier les prio­ri­tés pour le déve­lop­pe­ment des connais­sances scien­ti­fiques en matière d’adap­ta­tion. »

Concrè­te­ment, qu’avez-vous fait pour réali­ser ce mandat?

K.D. : « Pour commen­cer, nous avons complété un docu­ment dans lequel chacun des parti­ci­pants et des parti­ci­pantes devait soumettre des recom­man­da­tions.

Ensuite, il y a eu deux/trois rencontres en présen­tiel pour échan­ger sur les recom­man­da­tions appor­tées par chacun, mais surtout pour les prio­ri­ser, notam­ment en fonc­tion de leur poten­tiel à être réali­sées à court terme. Celles-ci devaient égale­ment bien répondre aux enjeux actuels.

Fina­le­ment, à la fin du mois de janvier, nous avons déposé un docu­ment au ministre de l’En­vi­ron­ne­ment conte­nant les recom­man­da­tions pouvant être mises en place dans le cadre du Plan pour une écono­mie verte (PEV). »

Qu’est-ce qui diffé­ren­cie cette démarche de celles réali­sées par les autres comi­tés et groupes de travail sur les chan­ge­ments clima­tiques?

K.D. : « Il y a ici une réelle volonté minis­té­rielle à inté­grer les recom­man­da­tions dans un plan déjà exis­tant et pour lequel un finan­ce­ment est déjà atta­ché. Ça sera donc plus facile de les mettre en œuvre. »

Sur un plan plus person­nel, qu’avez-vous pensé de votre expé­rience dans ce groupe de travail?

K.D. : « C’était extra­or­di­naire de discu­ter en petit groupe avec les meilleurs de leur champ d’ex­per­tise! Tout le monde travaillait ensemble pour atteindre le même objec­tif : s’adap­ter aux chan­ge­ments clima­tiques. Le travail avançait rapi­de­ment. Ce fut très stimu­lant. »