Le Projet Castor : Amélioration de la qualité de l'eau et soutien aux économies agricoles en Montérégie (2018-2023)

Édition du 5 février 2024

Le Projet Castor : Amélioration de la qualité de l'eau et soutien aux économies agricoles en Montérégie (2018-2023)

Écrit par Sébastien Cottinet, ROBVQ

Dans la pitto­resque région de Monté­ré­gie, près de la fron­tière Québec-Vermont, une initia­tive nova­trice du minis­tère de l’En­vi­ron­ne­ment, de la Lutte contre les chan­ge­ments clima­tiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) avec la colla­bo­ra­tion de ceux de l’Agri­cul­ture, des Pêche­ries et de l’Ali­men­ta­tion (MAPAQ) et des Ressources natu­relles et des Forêts (MRNF) attire des regards atten­tifs dans les domaines de l’agri­cul­ture, de la préser­va­tion de l’en­vi­ron­ne­ment et de la colla­bo­ra­tion commu­nau­taire. Lancé en 2019 et prévu jusqu’en 2030, le Projet Castor se déploie comme labo­ra­toire vivant et s’af­firme ainsi comme un exemple de réus­site dans la quête d’amé­lio­ra­tion de la qualité de l’eau et de soutien aux écono­mies agri­coles locales.

Des efforts colla­bo­ra­tifs pour un avenir durable

Dirigé par l’équipe Castor, une coali­tion dyna­mique de repré­sen­tants des secteurs agri­coles, de la recherche et de la gestion inté­grée des bassins versants, ce projet témoigne de l’im­por­tance des projets colla­bo­ra­tifs qui peuvent mener au chan­ge­ment indé­pen­dam­ment de l’ap­proche légis­la­tive plus coer­ci­tive. Avec le soutien finan­cier du gouver­ne­ment du Québec, l’ini­tia­tive rassemble 25 entre­prises et six univer­si­tés, ainsi que le Regrou­pe­ment des orga­nismes de bassins versants du Québec (ROBVQ).

Objec­tifs et réus­sites du projet

Les objec­tifs prin­ci­paux du Projet Castor incluent l’amé­lio­ra­tion de la santé du sol, l’op­ti­mi­sa­tion de la gestion des nutri­ments et la promo­tion de l’adop­tion de cultures de couver­ture et de bandes rive­raines afin d’ac­croître la qualité de l’eau et de l’éco­sys­tème aqua­tique, le tout en garan­tis­sant la viabi­lité écono­mique de la commu­nauté agri­cole.

Les diffé­rentes acti­vi­tés du projet regrou­pées en essais à l’échelle des parcelles, proto­coles d’es­sais sur le terrain, initia­tives à grande échelle et acti­vi­tés de soutien et de surveillance, ont été menées dans des condi­tions réelles, impliquant une diver­sité de parties prenantes. Les essais à l’échelle des parcelles ont permis des recherches dans des condi­tions réelles non contrô­lées, avec des résul­tats présen­tés lors de cinq confé­rences scien­ti­fiques. Les proto­coles d’es­sais sur le terrain impliquent la parti­ci­pa­tion directe des agri­cul­teurs, tandis que les initia­tives à grande échelle visent à mettre en œuvre des pratiques agroen­vi­ron­ne­men­tales recon­nues.

La parti­ci­pa­tion active des agri­cul­teurs à toutes ces acti­vi­tés est cruciale et avérée. Elle se reflète aussi bien dans les chiffres de la parti­ci­pa­tion aux acti­vi­tés de forma­tion/sensi­bi­li­sa­tion/soutien que dans les chiffres de la répar­ti­tion spatiale des surfaces agri­coles dédiées à chacun des projets.

Le projet, qui a su évoluer d’une concep­tion rela­ti­ve­ment clas­sique vers une gestion hori­zon­tale, attri­bua aux agri­cul­teurs un rôle déci­sion­nel central en les posi­tion­nant au cœur du projet.

Une approche holis­tique pour un avenir durable

En conclu­sion, le Projet Castor illustre une approche holis­tique qui combine la recherche agroen­vi­ron­ne­men­tale, la socioé­co­no­mie, le déve­lop­pe­ment de poli­tiques, des pratiques agri­coles béné­fiques, ainsi que le déve­lop­pe­ment de l’édu­ca­tion et de la sensi­bi­li­sa­tion, le tout dans le cadre d’un labo­ra­toire vivant. Cette initia­tive multi­di­men­sion­nelle et inno­va­trice lancée d’abord par le MELCCFP est basée sur l’écoute active des diffé­rentes parties prenantes. Cette approche s’ins­pire d’une vision globale appuyée par des indi­ca­teurs de perfor­mance liés à chaque action et inté­grés dans un tableau de bord, reflé­tant ainsi les pers­pec­tives légis­la­tives, de recherche et agri­coles. La parti­ci­pa­tion active des agri­cul­teurs, une évolu­tion signi­fi­ca­tive de la gouver­nance et la mise en place d’in­di­ca­teurs de perfor­mances inté­grés, permet­tront l’at­teinte d’objec­tifs durables. Ce Projet Castor conti­nuera à four­nir des leçons précieuses et des orien­ta­tions pour les initia­tives futures visant à préser­ver et amélio­rer la santé de nos bassins versants.