Le projet collectif agricole de la rivière Pot-au-Beurre : une seconde phase qui s'articule autour de la cohabitation des usages agricoles et fauniques

Édition du 16 avril 2018

Le projet collectif agricole de la rivière Pot-au-Beurre : une seconde phase qui s'articule autour de la cohabitation des usages agricoles et fauniques

Écrit par Yasmina LARBI-YOUCEF, agr., M. Env., Coordonnatrice du projet

Le projet collec­tif agri­cole de la rivière Pot au Beurre est coor­donné par la fédé­ra­tion de l’UPA de la Monté­ré­gie. Il implique 134 produc­teurs agri­coles répar­tis sur un terri­toire de 202 km2 et vise à amélio­rer la qualité de l’eau, ainsi qu’à favo­ri­ser la coha­bi­ta­tion des usages agri­coles et fauniques. Le programme d’in­ten­dance de l’ha­bi­tat des espèces en périls (PIH) vient renfor­cer l’aide finan­cière accor­dée au projet et permettre l’amé­lio­ra­tion de l’ha­bi­tat des espèces aqua­tiques en péril du bassin versant, tout en soute­nant la sensi­bi­li­sa­tion des agri­cul­teurs aux bonnes pratiques agroen­vi­ron­ne­men­tales.

La première phase du projet, complé­tée en 2016, a permis la carac­té­ri­sa­tion, le diag­nos­tic et l’éta­blis­se­ment d’un plan d’ac­tion. Lors de cette première phase, plus de 75 % des entre­prises agri­coles du bassin versant avaient fait faire leur plan d’ac­com­pa­gne­ment agroen­vi­ron­ne­men­tal (PAA).

À l’is­sue de la première année du projet, un certain nombre d’in­ter­ven­tions et d’ac­tions se sont concré­ti­sées sur le terrain grâce à l’im­pli­ca­tion des agro­nomes des clubs-conseils et à la parti­ci­pa­tion active des produc­teurs du bassin versant. Un accom­pa­gne­ment agro­no­mique pour la mise en place de cultures de couver­tures a été offert à un certain nombre d’en­tre­prises agri­coles. Des travaux hydroa­gri­coles ont égale­ment été réali­sés, tels que l’amé­na­ge­ment d’ava­loirs et de chutes enro­chées. Des inter­ven­tions de stabi­li­sa­tion de berges ont été appliquées à un secteur du bassin versant : génie végé­tal au pied de berges et boutu­rage de saules et de cornouillers à haute densité. Toutes ces actions visent la réduc­tion des charges de sédi­ments dans la rivière Pot-au-Beurre. 

Tressage

Dans le cadre sa seconde phase, le projet a pour objec­tif de :

Infor­mer, sensi­bi­li­ser et rencon­trer les produc­teurs agri­coles situés dans les zones ciblées prio­ri­taires (zones inon­dables 0–2 ans et zones à fort poten­tiel d’éro­sion);
Amélio­rer la couver­ture du sol et le travail réduit du sol ;
Amélio­rer la gestion des ferti­li­sants;
Amélio­rer la confor­mité et la qualité des bandes rive­raines;
Réduire les risques asso­ciés aux pesti­cides.

Durant l’au­tomne 2017 et l’hi­ver 2018, des évalua­tions de gestion de pesti­cides (EGP) et des calculs de l’IR­PeQ ciblant la réduc­tion des risques asso­ciés aux pesti­cides ont été réali­sés avec la colla­bo­ra­tion des agro­nomes des deux clubs-conseils. Deux jour­nées de sensi­bi­li­sa­tion, l’une portant sur la gestion de l’eau (11 décembre 2017) et la seconde sur le partage des bonnes pratiques agroen­vi­ron­ne­men­tales (15 mars 2018)  ont impliqué un grand nombre d’agri­cul­teurs et d’in­ter­ve­nants des milieux agri­cole, muni­ci­pal, gouver­ne­men­tal et envi­ron­ne­men­tal.

La coor­don­na­trice du projet collec­tif peut comp­ter sur le soutien indé­fec­tible du comité aviseur de la Pot-au-Beurre qui agit comme leader du chan­ge­ment agroen­vi­ron­ne­men­tal dans sa commu­nauté.  Mis en place au cours de la première phase du projet, le comité est composé d’agri­cul­teurs, d’agro­nomes des deux clubs-conseils (clubs les Patriotes et La Vallière) et de profes­sion­nels du MAPAQ et de la MRC Pierre-De Saurel. Son rôle est de plani­fier les actions terrain et de suppor­ter l’ef­fort de mobi­li­sa­tion et de trans­fert de connais­sances auprès des agri­cul­teurs.