Le projet collectif agricole du bassin versant de la rivière du Chicot : une approche dont le relationnel constitue la plus-value

Édition du 16 avril 2018

Le projet collectif agricole du bassin versant de la rivière du Chicot : une approche dont le relationnel constitue la plus-value

Écrit par Marie-Hélène Gendron, Coordonnatrice des opérations - ROBVQ & Amélie Rodier, Coordonnatrice du projet - Club-conseil Profit-eau-sol

Le projet, en chiffres

Le projet collec­tif agri­cole du bassin versant de la rivière du Chicot c’est, à ce jour : 151 hectares implan­tés en culture de couver­ture; 45 km de bandes rive­raines déli­mi­tées à conser­ver; 3 km de bandes rive­raines aména­gées pour la biodi­ver­sité; 11 exploi­ta­tions dont l’état des sols a été évalué; 120 hectares de champs avec amélio­ra­tion de la gestion de l’eau; 7 évalua­tions de la gestion phyto­sa­ni­taire; 23 accom­pa­gne­ments pour la gestion des enne­mis de culture; 10 équi­pe­ments acquis pour la réduc­tion des risques liés à l’uti­li­sa­tion des pesti­cides; 39 hectares dépis­tés pour les rava­geurs du sol; 3 cours d’exer­cice éloi­gnées du cours d’eau ou dépla­cées et 1 marais filtrant aménagé pour inter­cep­ter le ruis­sel­le­ment de la cour d’exer­cice.

Semis de trèfle dans le soya pour couverture post récolte

Le bassin versant de la rivière du Chicot couvre une super­fi­cie de 77 km2 dans les Basses-Lauren­tides, dont 40 % sont culti­vées. Il fait l’objet d’un projet collec­tif depuis 2014, coor­donné par le Club-conseil Profit-eau-sol. Ce dernier a pour objec­tif de dimi­nuer l’éro­sion d’ori­gine hydrique dans les champs et la conta­mi­na­tion de l’eau subsé­quente par le phos­phore, d’amé­lio­rer la gestion des enne­mis de culture et la gestion des pesti­cides, de réduire l’uti­li­sa­tion systé­ma­tique de semences trai­tées et d’amé­lio­rer la gestion des aires d’exer­cice des animaux près des cours d’eau.

Outre les résul­tats présen­tés en intro­duc­tion, le projet du bassin versant de la rivière du Chicot a permis, au cours des trois dernières années, de conscien­ti­ser une majo­rité de produc­teurs visés à la mauvaise qualité de l’eau de la rivière du Chicot, d’éta­blir des liens de confiance avec eux et de mettre en place des pratiques agri­coles afin de réduire leurs impacts. La réus­site du projet repose aussi sur les rela­tions bâties avec les parte­naires et les acteurs du milieu qui contri­buent au soutien et à la visi­bi­lité du projet et de l’en­ga­ge­ment des produc­teurs agri­coles.

Zoom sur trois sous-projets


Plantation de bandes riveraines

3 km de bandes rive­raines à valeur ajou­tée 

En 2017, trois kilo­mètres de bandes rive­raines ont été aména­gés avec des varié­tés d’arbres et d’ar­bustes à inté­rêt faunique et/ou pour les polli­ni­sa­teurs. Ainsi, en plus de leur rôle de filtra­tion, les bandes rive­raines aména­gées améliorent la biodi­ver­sité dans le bassin versant. Ces aména­ge­ments ont pu être réali­sés grâce aux subven­tions du Programme Prime-Vert du MAPAQ, ainsi qu’au finan­ce­ment des muni­ci­pa­li­tés de Mira­bel et de Saint-Eustache. Plus de 5 000 mètres de bandes rive­raines sont déjà prévus pour implan­ta­tion en 2018, en suivant ce même modèle.

Quand cheveaux et ruis­seau font bon ménage

Ce projet, qui a débuté au prin­temps 2017, a pour cible la conta­mi­na­tion de l’eau du ruis­seau des Anges par des déjec­tions animales. Chaque établis­se­ment équestre du secteur est analysé et des recom­man­da­tions sont faites aux proprié­taires en matière de bandes rive­raines, d’amé­na­ge­ment des cours d’exer­cices et de gestion des fumiers. La mobi­li­sa­tion des acteurs provoque un inspi­rant effet d’en­trai­ne­ment qui favo­rise la parti­ci­pa­tion. Ce sous-projet, une première dans la région, est financé par le programme Mira­bel Écono­mique et la Poli­tique de soutien aux projets struc­tu­rants pour amélio­rer les milieux de vie et est appuyé par le Conseil des bassins versants des Mille-Îles (COBA­MIL). 

Nettoyage des cours d’eau en milieu agri­cole

Le projet collec­tif agri­cole de la rivière du Chicot appuie les produc­teurs dans leur demande de nettoyage de cours d’eau. Il accom­pagne égale­ment la ville de Mira­bel dans ses démarches, entre autres par des commen­taires et des recom­man­da­tions reliées aux plans préli­mi­naires des travaux de nettoyage et en assu­rant un suivi auprès des produc­teurs. Une posi­tion de conseiller qui confère du poids à leurs actions. Aussi, dans le cadre du nettoyage du cours d’eau Meloche plani­fié en 2016 et réalisé cet automne par la ville, le suivi réalisé auprès des prin­ci­paux produc­teurs concer­nés a permis de propo­ser que du blé d’au­tomne soit ense­mencé en bande rive­raine sur envi­ron dix mètres de large suite aux travaux, afin de recou­vrir le sol rapi­de­ment. Une bande rive­raine durable sera implan­tée en 2018. La ville de Mira­bel a aussi profité du nettoyage pour corri­ger un ponceau de route inadé­quat. Cette approche collec­tive et englo­bante permet d’y inté­grer de nombreux béné­fices.