Le mythe des eaux brunes :  La rivière Châteauguay

Édition du 21 février 2022

Le mythe des eaux brunes : La rivière Châteauguay

Écrit par Lena Szymoniak, Fondation Rivières

Souvent, une eau brune se voit quali­fiée d’eau de mauvaise qualité. Or, ce n’est pas toujours le cas et c’est ce que Fonda­tion Rivières et la Société de conser­va­tion et d’amé­na­ge­ment des bassins versants de la zone Château­guay (SCABRIC) ont voulu démon­trer l’été dernier. Elles ont fédéré la plupart des muni­ci­pa­li­tés rive­raines de la rivière Château­guay pour réali­ser une étude inédite sur la qualité de la rivière.

L’objec­tif prin­ci­pal de ce projet était de dres­ser un portrait juste de la qualité bacté­rio­lo­gique de l’eau de la rivière Château­guay et d’éva­luer le poten­tiel d’ou­vrir des sites de baignade dans les villes parti­ci­pantes. Cette étude illustre un niveau excep­tion­nel de concer­ta­tion entre les muni­ci­pa­li­tés et le rôle crucial joué par la SCABRIC pour fédé­rer tous les acteurs. Le fait de s’in­té­res­ser au poten­tiel de baignade permet de mobi­li­ser les acteurs et de moti­ver les muni­ci­pa­li­tés à rendre la rivière acces­sible aux citoyens et donc, de dépol­luer une précieuse ressource locale.

Fonda­tion Rivières a procédé à une surveillance hybride de la qualité de l’eau de la rivière, en recou­rant à la fois aux analyses tradi­tion­nelles d’E. coli en labo­ra­toire et à une nouvelle tech­no­lo­gie d’ana­lyse rapide, le Coli­Min­der. L’ap­pa­reil permet de détec­ter en 15 minutes la présence d’E. coli dans l’eau par analyse enzy­ma­tique et d’au­to­ma­ti­ser le suivi en permet­tant d’échan­tillon­ner à une fréquence élevée et d’avoir accès aux résul­tats via une plate­forme en ligne. Cette métho­do­lo­gie de surveillance hybride, couplée à un travail de terrain inten­sif, a permis de dres­ser un portrait de la qualité bacté­rio­lo­gique de l’eau sur 55 km de rivière.

Des résul­tats posi­tifs

Par temps sec, la qualité bacté­rio­lo­gique de l’eau est très bonne et même excel­lente à certains endroits. Seul le secteur en aval de la rivière semble présen­ter un risque de conta­mi­na­tion par temps sec. Concer­nant la qualité bacté­rio­lo­gique de l’eau, la baignade sécu­ri­taire est donc possible dans la rivière. Des études supplé­men­taires permet­tront d’éta­blir des proto­coles de sécu­rité spéci­fiques à chaque site et d’éli­mi­ner les sources de conta­mi­na­tion par temps sec. Ainsi, ce n’est pas parce que l’eau d’une rivière est brune que sa qualité est néces­sai­re­ment mauvaise!