Abandon d'Énergie Est : une excellente nouvelle pour les cours d'eau du Québec!

Édition du 10 octobre 2017

Abandon d'Énergie Est : une excellente nouvelle pour les cours d'eau du Québec!

Écrit par Héloïse Fernandez

PipelineLe ROBVQ et Stra­té­gies Saint-Laurent sont soula­gés de l’an­nonce faite le jeudi 5 octobre dernier par Trans­Ca­nada qui a choisi d’aban­don­ner son projet d’oléo­duc Éner­gie Est. Le tracé du pipe­line impliquait la traverse de plus de 800 cours d’eau, dont le Saint-Laurent, menaçant des milieux humides, l’ha­bi­tat de pois­sons et d’es­pèces vulné­rables ou mena­cées, de même que de nombreuses prises d’eau potable. Les deux orga­ni­sa­tions s’étaient mobi­li­sées dans le cadre des démarches pour l’éva­lua­tion du projet auprès de l’Of­fice natio­nal de l’éner­gie (ONÉ) en raison de ses impacts poten­tiel­le­ment majeurs sur l’eau de surface et souter­raine, du carac­tère incom­plet de la demande et du manque de consi­dé­ra­tion à l’égard de l’en­vi­ron­ne­ment et plus parti­cu­liè­re­ment envers la ressource eau du Québec.

Un projet trop risqué et sans l’aval de la société

« L’aban­don du projet Éner­gie Est est une excel­lente nouvelle pour les cours d’eau du Québec. Il faut conti­nuer de s’as­su­rer que le déve­lop­pe­ment du terri­toire québé­cois se fasse en respect de notre patri­moine collec­tif, l’eau, » indique Antoine Verville, direc­teur géné­ral par inté­rim du ROBVQ. « Davan­tage encore, cette déci­sion démontre qu’un projet indus­triel d’une telle ampleur ne peut pas se faire au Québec sans accep­ta­bi­lité sociale », pour­suit-il.

Le ROBVQ avait recom­mandé que le gouver­ne­ment du Québec applique le prin­cipe de précau­tion et qu’il s’op­pose au projet d’oléo­duc Éner­gie Est, tant et aussi long­temps que les tech­no­lo­gies de détec­tion des fuites n’au­raient pas démon­tré leur effi­ca­cité complète et que les entre­prises pipe­li­nières n’au­raient pas amélioré consi­dé­ra­ble­ment leurs bilans et leurs approches des risques, notam­ment ceux liés au trans­port des produits bitu­mi­neux. Les risques entraî­nés par les fuites et déver­se­ments pour la santé et la sécu­rité des popu­la­tions, l’eau et les écosys­tèmes aqua­tiques, ainsi que les conflits d’usages poten­tiels figu­raient parmi les prin­ci­pales préoc­cu­pa­tions du ROBVQ et des OBV du Québec et avaient mené plusieurs OBV à s’op­po­ser au projet.

Rappe­lons que le ROBVQ et Stra­té­gies Saint-Laurent avaient été rete­nus à titre d’in­ter­ve­nants conjoints pour le proces­sus d’au­dience de l’ONÉ afin de repré­sen­ter les OBV du Québec et les comi­tés ZIP, experts recon­nus dans le domaine de la gestion inté­grée de l’eau. Ils ont travaillé au déve­lop­pe­ment de preuves concer­nant les impacts du projet sur les milieux humides et hydriques, incluant le Saint-Laurent, de même que les impacts sociaux et l’ac­cep­ta­bi­lité du projet.

Notons que le projet ramait aussi à contre-courant des efforts menés pour la lutte aux chan­ge­ments clima­tiques. Le ROBVQ croit en l’im­por­tance de dimi­nuer la dépen­dance aux hydro­car­bures et d’amor­cer une tran­si­tion vers une écono­mie verte.