Pour une justice environnementale québécoise

Édition du 21 novembre 2022

Pour une justice environnementale québécoise

Écrit par Kevin Jourdan, ROBVQ

En septembre 2022, la Fonda­tion David Suzuki a publié un rapport inti­tulé : Pour une justice envi­ron­ne­men­tale québé­coise: réali­tés, argu­ments, pistes d’ac­tion. Ce docu­ment apporte un éclai­rage nouveau sur le racisme envi­ron­ne­men­tal, ses méca­nismes et les mesures à entre­prendre pour endi­guer le phéno­mène. Un point de vue perti­nent sur l’un des enjeux de société majeurs de notre époque.






Qu’est-ce que le racisme envi­ron­ne­men­tal?


Dans sa défi­ni­tion la plus directe, elle se carac­té­rise par des “Le racisme envi­ron­ne­men­tal est une expres­sion créée à la fin des années 70 aux États-Unis pour décrire le fait que des groupes qui ont du pouvoir exposent injus­te­ment d’autres groupes moins favo­ri­sés à la pollu­tion”. 

Ces injus­tices, sous leur forme la plus distinctes commu­né­ment nommées “injus­tices de distri­bu­tion”, décrivent le fait que certaines commu­nau­tés supportent un fardeau inéqui­table et dispro­por­tionné de dommages et de risques envi­ron­ne­men­taux. Parmi les exemples les plus marquants, nous retrou­vons les popu­la­tions de Rouyn-Noranda, de Limoi­lou à Québec, de l’Est de l’île de Mont­réal et les diffé­rentes commu­nau­tés des Premières Nations et celle des Inuit, qui sont surex­po­sées à de multiples conta­mi­nants ou qui sont plus dure­ment touchées par les impacts des chan­ge­ments clima­tiques, et dont l’es­pé­rance de vie se voit dras­tique­ment dimi­nuée compa­ra­ti­ve­ment aux villes ou aux quar­tiers voisins.


Les acteurs de l’en­vi­ron­ne­ment en première ligne dans la lutte contre les injus­tices envi­ron­ne­men­tales


Assu­rer une justice envi­ron­ne­men­tale implique de constam­ment placer l’équité au cœur de son action, de repé­rer où se trouvent les popu­la­tions les plus vulné­rables et de revoir ses moda­li­tés de consul­ta­tion en favo­ri­sant acti­ve­ment la parti­ci­pa­tion de popu­la­tions expo­sées. De part leurs connais­sances des enjeux envi­ron­ne­men­taux et leur lien de proxi­mité avec les popu­la­tions impac­tées, les acteurs de l’en­vi­ron­ne­ment se retrouvent souvent au premier plan dans la lutte contre ces inéga­li­tés. De ce fait il est impor­tant d’être sensi­bi­lisé au phéno­mène et pouvoir à son échelle déve­lop­per les outils orga­ni­sa­tion­nels et intel­lec­tuels pour endi­guer et mettre en lumières ces dérives.