Édition du 22 février 2021
L'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue développe une nouvelle expertise en écologie aquatique
L’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) a annoncé la future inauguration d’un laboratoire en écologie aquatique qui verra le jour au campus d’Amos. Sous la direction de Guillaume Grosbois, professeur associé à l’UQAT spécialisé en écologie aquatique, ce laboratoire fera partie de l’Institut de Recherche sur les Forêts (IRF). Il permettra de développer, en région, une nouvelle expertise sur l’étude des plans d’eau de la forêt boréale.
Ce laboratoire abordera des questions de recherche répondant aux problématiques de la région. Les impacts des coupes forestières sur les lacs, les cycles d’apparition de cyanobactéries, les effets de l’implantation du cladocère épineux (une espèce exotique envahissante), la vulnérabilité des milieux humides ou la biodiversité des lacs perchés sur eskers sont quelques-uns des nombreux sujets visés.
Le laboratoire a déjà apporté sa contribution dans l’étude de l’éclosion de la cyanobactérie à pigment rouge (Planktothrix rubescens) signalée pour la première fois au lac Fortune, à Rouyn-Noranda, au printemps 2020. Il s’agit d’un phénomène plutôt inusité et soudain qui a causé l’émoi de bien des Rouynorandiens en regard de l’allure particulière du phénomène et des taux de cyanotoxines mesurés.
L’Organisme de bassin versant du Témiscamingue a été interpellé par l’association de riverains et a rapidement pu mobiliser l’UQAT pour participer à la réalisation d’un plan d’acquisition de connaissances. Cette situation souligne la pertinence du laboratoire en écologie aquatique en Abitibi-Témiscamingue et des collaborations régionales, car les connaissances et les ressources étaient souvent insuffisantes pour expliquer les phénomènes rares ou émergeant.
La région compte plus de 20 000 lacs et est couverte par une forêt boréale qui contient une des plus grandes densités de milieux aquatiques au Québec et dans le monde. Guillaume Grosbois, qui se dit extrêmement fier de mener des projets d’importance pour les milieux aquatiques de nos forêts, mentionnait dans une entrevue accordée à Radio-Canada que les lacs sont « une partie extrêmement importante du fonctionnement de la forêt en général ». Il a poursuivi en disant: « moi je regarde les interactions entre la forêt et les écosystèmes aquatiques, donc c’était tout à fait pertinent de développer l’écologie aquatique au sein de l’institut de recherche sur les forêts afin de comprendre l’écosystème forestier dans son ensemble. »