Le projet d’Analyse des coûts et avantages des inondations au Québec

Édition du 24 mai 2022

Le projet d’Analyse des coûts et avantages des inondations au Québec

Écrit par Jérémie Roques, ROBVQ et Ursule Boyer-Villemaire, Ouranos

Entre 2018 et 2021 s’est tenu, sur deux des terri­toires de la Rés-Alliance (muni­ci­pa­lité de Comp­ton; bassin versant de la rivière Chau­dière), le projet d’ana­lyse des coûts et des avan­tages (ACA) des inon­da­tions visant à outiller les commu­nau­tés pour mieux faire face aux inon­da­tions dans une pers­pec­tive de déve­lop­pe­ment durable.

Le projet a été financé conjoin­te­ment par – Ressources natu­relles Canada, le minis­tère de l’En­vi­ron­ne­ment et la Fédé­ra­tion cana­dienne des muni­ci­pa­li­tés. Il a été coor­donné par l’équipe d’ana­lyse socioé­co­no­mique d’Ou­ra­nos avec l’im­pli­ca­tion active du ROBVQ, du COGE­SAF, du COBA­RIC et de nombreux autres inter­ve­nants (MRC, muni­ci­pa­li­tés et agri­cul­teurs sur les terri­toires d’étude, cher­cheurs et acteurs gouver­ne­men­taux).

L’ap­proche déve­lop­pée consiste à quan­ti­fier de manière inté­grée l’en­semble des coûts et béné­fices asso­ciés à la mise en œuvre de mesures d’at­té­nua­tion et aux risques fluviaux rési­duels (aléa et vulné­ra­bi­lité), pour l’en­semble des acteurs (module agri­cole, module foncier, etc.), enjeux (services écosys­té­miques, mise en œuvre des PRMHH, etc.) et proces­sus écono­miques (subven­tions, programmes de dédom­ma­ge­ment, etc.) impac­tés sur les terri­toires. Les résul­tats obte­nus sont ensuite compa­rés à un scéna­rio de réfé­rence (en se basant sur l’in­di­ca­teur écono­mique de la Valeur Actua­li­sée Nette – VAN), pour diffé­rents scéna­rios de chan­ge­ments clima­tiques et trois hori­zons de temps sur 50 ans.

L’ana­lyse des risques actuels et futurs, au travers de la modé­li­sa­tion hydro­lo­gique et hydrau­lique notam­ment, puis l’iden­ti­fi­ca­tion parti­ci­pa­tive de mesures à inclure dans près de 12 scéna­rios d’adap­ta­tion (contrôle des aléas, réduc­tion des vulné­ra­bi­li­tés, infra­struc­tures grises, vertes, chan­ge­ments d’uti­li­sa­tion du sol, etc.) ont servi de support à l’exer­cice d’ACA.

La prise en compte des services écosys­té­miques dans l’exer­cice d’ACA consti­tue une avan­cée majeure dans le domaine. Les résul­tats ont, en outre, montré que les inter­ven­tions en cours d’eau présentent peu d’in­té­rêt écono­mique sur le long terme (VAN0$) repo­saient sur des combi­nai­sons judi­cieu­se­ment choi­sies en fonc­tion des contextes locaux ou régio­naux, avec deux déno­mi­na­teurs communs :

1. Le recours aux mesures de contrôle des vulné­ra­bi­li­tés (plutôt que le contrôle de l’aléa) pour maxi­mi­ser les coûts évités à faibles coûts;
2. L’in­clu­sion de pratiques ou d’usages qui valo­risent les avan­tages écosys­té­miques.

En four­nis­sant un proto­cole trans­fé­rable et adap­table, consi­gné dans un guide métho­do­lo­gique, ce projet a contri­bué à outiller davan­tage les commu­nau­tés pour renfor­cer leur capa­cité à faire face aux risques clima­tiques. Pour plus d’in­for­ma­tions sur le projet et ses livrables, consul­ter la page dédiée du site d’Oura­nos, ainsi que du site du ROBVQ.