Un régime transitoire pour une meilleure gestion des risques liés aux inondations

Édition du 22 novembre 2021

Un régime transitoire pour une meilleure gestion des risques liés aux inondations

Écrit par Sébastien Cottinet, ROBVQ

En août dernier, le Regrou­pe­ment des orga­nismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) dépo­sait au minis­tère de l’En­vi­ron­ne­ment et de la Lutte contre les chan­ge­ments clima­tiques (MELCC) le mémoire Projet de régime tran­si­toire de gestion des zones inon­dables, des rives et du litto­ral. Celui-ci consti­tue la réponse de l’or­ga­ni­sa­tion à la consul­ta­tion publique lancée par le gouver­ne­ment du Québec en juin dernier sur le projet de régime tran­si­toire inti­tulé: Projet de règle­ment concer­nant la mise en oeuvre provi­soire des modi­fi­ca­tions appor­tées par le chapitre 7 des lois de 2021 en matière de gestion des risques liés aux inon­da­tions.

Ce projet de règle­ment mettra en place un régime d’au­to­ri­sa­tion muni­ci­pale pour les acti­vi­tés réali­sées dans les milieux hydriques. Il enca­drera l’agri­cul­ture qui est actuel­le­ment pratiquée dans le litto­ral des lacs et cours d’eau. Il appor­tera égale­ment des ajus­te­ments au régime d’au­to­ri­sa­tion de la Loi sur la qualité de l’en­vi­ron­ne­ment afin de tenir compte, notam­ment, de la vulné­ra­bi­lité des personnes et des biens.

Ce projet est, de manière géné­rale, une avan­cée inté­res­sante et posi­tive à plusieurs égards quant à une meilleure gestion des acti­vi­tés se trou­vant dans les zones inon­dables. Il permet certes la levée atten­due de la zone d’in­ter­ven­tion spéciale (ZIS), mais il ne chemine que timi­de­ment vers une approche basée sur le niveau de risque annon­cée par le gouver­ne­ment. Le ROBVQ aurait aimé un pas supplé­men­taire en ce sens. Le cadre final est donc attendu dans les meilleurs délais pour aller vers cette approche axée sur le risque. Il est d’ailleurs impor­tant de fixer une échéance pour l’abou­tis­se­ment de cette démarche afin d’évi­ter toute possi­bi­lité de flot­te­ment règle­men­taire.

Ce projet de cadre tran­si­toire n’est pas qu’un ajus­te­ment mineur et son plan de mise en oeuvre, de commu­ni­ca­tion et d’ac­com­pa­gne­ment devra rele­ver le défi de la simple appli­ca­tion règle­men­taire. Ce projet appelle à une colla­bo­ra­tion à grande échelle. La réus­site de sa mise en place sera stra­té­gique­ment dépen­dante de la dispo­ni­bi­lité des ressources en termes de soutien, de forma­tion, d’ac­com­pa­gne­ment, d’ins­pec­tion, bref, d’une présence gouver­ne­men­tale de tous les instants auprès des acteurs direc­te­ment concer­nés par les chan­ge­ments souhai­tés.