Boîte à outils sur la participation citoyenne
3.2 Cycle de Jones : un bon exemple de démarche
Le cycle de Jones (voir la figure 3) illustre la philosophie de la gouvernance participative. Cela rejoint la vision qu’a la Politique Nationale de l’eau du Québec (2002) de la gestion intégrée de l’eau par bassin versant. Bien que ce cycle ait été pensé dans le cadre d’un programme de suivi d’un bassin versant, il est possible de l’utiliser dans le contexte de la participation citoyenne.

Figure 3. Le cycle de Jones
La clé est la même que dans le cadre d’un programme de suivi d’un bassin versant, soit un équilibre entre les quatre étapes du cycle où les acteurs et les actrices sont constamment interrelié[e]s.
Voici le cycle de Jones de manière plus détaillée et appliquée à la réalité des OBV :
- Le cycle commence avec « l’avis scientifique », qui consiste en l’identification d’une ou plusieurs problématiques affectant un territoire (sous-bassin versant, bassin versant, ZGIEBV, etc.).
- La deuxième étape du cycle constitue une « appropriation du problème par la communauté ainsi que l’éducation et la sensibilisation de cette dernière face à ce même problème ». Les scientifiques et la population interagissent ensemble, la population faisant part de ses perceptions aux scientifiques et ces derniers s’assurant de la validité scientifique des affirmations de la communauté, tout en utilisant la vulgarisation pour rectifier les perceptions erronées s’il y a lieu.
Il est très important de noter que les deux premières étapes se font parallèlement, soit la collecte des données scientifiques tout en consultant la population sur ses perceptions dans le but de faire le portrait le plus complet possible du territoire. L’idée n’est pas d’imposer le savoir scientifique à la population mais bien de joindre ce savoir aux perceptions locales. Il est primordial de récolter les perceptions car cela favorisera la participation citoyenne pour la suite des événements.
- La troisième étape est celle de la « valorisation à long terme du milieu ». Un plan d’action peut par exemple être développé, comprenant une série d’actions visant à rectifier les situations problématiques et impliquant une majorité d’acteurs et d’actrices volontaires pour faire une ou plusieurs de ces actions. Il est alors possible de planifier la valorisation du milieu à long terme par l’entremise d’un plan d’action qui se renouvellera selon les opportunités. Ce dernier est constitué d’actions concrètes à court, moyen et long terme.
- Lorsqu’une communauté complète se mobilise et prend en main les problématiques du bassin versant, le cycle peut se compléter avec la quatrième étape qui est « l’appui politique ». Réalisant que le milieu est bien organisé et qu’il se porte volontaire pour prendre en charge le cours d’eau, les élu[e]s seront probablement plus disposé[e]s à offrir un support de diverses natures (par exemple monétaire pour l’appui de projets, ou réglementaire pour corriger certaines situations nécessitant la création ou la mise à jour de lois ou règlements).
Le cycle peut ainsi se poursuivre sans arrêt puisque l’appui politique pourrait entraîner, par exemple, un financement accru ou le lancement d’études approfondies qui permettrait une meilleure acquisition de connaissances. Avec ces nouvelles données, le milieu scientifique serait en mesure de préciser certaines problématiques qui modifieront peut-être le portrait du PDE et les perceptions des gens et ainsi, le cycle de Jones continuera.
Pour plus d’informations concernant le cycle de Jones, vous pouvez consulter :
Jones, C., R.M. Palmer, S. Motkaluk et M. Walters (2002). Watershed health monitoring : emerging technologies. Lewis Publishers. 227 pages