Québec, le 24 mars 2021 - Le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) salue l’annonce des ministres de l’Environnement et de l’Agriculture et du président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la mise en place d’un comité permanent tripartite afin de définir des solutions pour assurer une transition vers une agriculture durable et maintenir ou accroître les superficies en culture au Québec.

Le ROBVQ tend la main pour participer aux travaux de ce comité et souhaite qu’il permette de dénouer plusieurs impasses auxquelles font face les acteurs du développement territorial au Québec. Alors que les activités agricoles sont indispensables à la sécurité et l’autonomie alimentaire du Québec, force est de constater que certaines pratiques encore répandues à ce jour dégradent nos milieux humides, compromettent la sécurité de sources d’eau potable ou diminuent la qualité de l’eau de nos rivières. Pour John Husk, président du ROBVQ, «il est clair qu’un milieu agricole sain et durable et la conservation des services rendus par nos écosystèmes sont deux piliers incontournables pour faire face aux impacts des changements climatiques, mais aussi, pour assurer notre autonomie alimentaire et une relance économique verte et bleue. Il faut donc innover pour cesser de mettre agriculture et milieux naturels en opposition et trouver des solutions gagnant-gagnant». 

La fin du statu quo: un nouvel équilibre à trouver à l’échelle du bassin versant

Pour Antoine Verville, directeur général du ROBVQ, «Il est grand temps de trouver un nouvel équilibre à l’échelle du bassin versant entre les activités agricoles et de conservation. Il faut revoir le cadre actuel, car le statu quo ne permet pas de trouver des solutions aux enjeux actuels en matière de protection des milieux humides et hydriques ou des plaines inondables. Le milieu agricole du Québec est amené à évoluer dans les prochaines années. D’un côté, le réchauffement du climat amène des opportunités de développement de nouvelles zones agricoles, mais d’un autre, certaines pratiques culturales n’ont plus leur place sur des territoires fragiles comme les plaines inondables, les milieux humides et riverains ou encore les aires d’alimentation de certaines sources d’eau potable».

Le ROBVQ voit donc d’un bon oeil l’ouverture du gel des superficies en culture dans les bassins versants visés par le Règlement sur les exploitations agricoles (REA) pour trouver un équilibre entre les pertes et les gains de milieux agricoles, basé sur la restauration des milieux naturels dans les zones plus sensibles et le développement des territoires agricoles dans les zones de moindre impact dans le bassin versant. Il propose que le comité évalue la possibilité d’associer les producteurs agricoles aux activités de restauration de milieux humides et de cours d’eau en les rendant admissibles à l’obtention d’une compensation pour les travaux effectués ou pour les retraits de culture de certaines zones.

Précaution, vigilance et écoconditionnalité

«Bien que nécessaire, la modulation du cadre applicable en zone agricole comporte toutefois aussi des risques», souligne M. Verville. «Le ROBVQ sera donc vigilant pour que les avenues proposées par ce comité soient bénéfiques pour la vitalité du milieu agricole, sans augmenter la pression sur nos milieux aquatiques. Le gel actuel vise à protéger les bassins versants en surplus de phosphore et cette problématique est toujours criante dans plusieurs régions», poursuit-il. 

Pour le ROBVQ, la réflexion proposée devrait se faire à l’échelle des bassins versants, seule unité naturelle d’écoulement des eaux, en considérant leurs caractéristiques propres. Pour M. Husk, «une approche basée sur le risque propre à chaque bassin nous assure une prise en considération de la capacité de support des milieux et de l’impact cumulatif des activités afin de ne pas dépasser les charges maximales en nutriments comme le phosphore ou l’azote». 

Qui plus est, l’autorisation de développer un nouveau territoire agricole ou l’assouplissement de certaines contraintes devrait être «écoconditionnelle», c’est-à-dire conditionnelle à l’adoption durable, par le producteur demandeur, de toutes les pratiques agroenvironnementales reconnues comme le respect des bandes riveraines, le maintien de la couverture végétale du champ ou l’absence d’utilisation de pesticides dans les plaines inondables.

Vers un aménagement plus durable et intégré du territoire

Les développements urbain et industriel exercent aussi une pression sur les territoires agricoles et les milieux naturels. Ainsi, le ROBVQ insiste pour que les travaux de ce comité tripartite alimentent la grande conversation nationale en urbanisme et aménagement du territoire menée par la ministre des Affaires municipales, madame Andrée Laforest. «Le territoire du bassin versant est un espace restreint, sur lequel nous devons concilier des activités urbaines, industrielles, agricoles et forestières, tout en assurant la restauration de certaines fonctions rendues par nos milieux naturels, comme le contrôle des inondations. Un dialogue territorial doit être réalisé au profit du bénéfice collectif», conclut John Husk. 


Source(s)

Caroline Gagné
Coordonnatrice des communications corporatives
Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ)
418 800-1144 #0
418 522-7490
Antoine Verville
Directeur général
Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ)
418 800-1144 #9
418 717-4230

Informations complémentaires

Les organismes de bassins versants (OBV) sont mandatés par le gouvernement en vertu de la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de l’eau et des milieux associés. En concertation avec les acteurs de l’eau de leur territoire, ils élaborent et assurent le suivi d’un plan directeur de l’eau Le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) représente 40 organismes de bassins versants établis sur l’ensemble du Québec méridional regroupant quelque 900 acteurs de l’eau.

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