Québec, le 26 mars 2021 - Le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) qualifie de «bleu pâle» le budget dévoilé hier par le ministre des Finances, M. Éric Girard en matière de gestion et conservation des ressources en eau. Alors que les organismes de bassins versants (OBV) du Québec avaient formulé des propositions audacieuses pour faire de l’eau un réel levier de relance économique en temps de pandémie, force est de constater qu’il ne s’agit pas d’une avenue retenue dans ce budget. Le budget proposé permet cependant de maintenir les acquis des dernières années en gestion de l’eau, notamment en matière de gestion des inondations et d’infrastructures municipales d’eau.

Le financement des OBV du Québec renouvelé

Le budget dévoilé confirme un investissement de 10 millions de dollars pour reconduire le financement des travaux des organismes de bassins versants du Québec et près d’un million pour le Programme de soutien régional aux enjeux de l’eau visant à soutenir la mise en oeuvre des actions identifiées dans les plans directeurs de l’eau. Pour John Husk, président du ROBVQ, «ces investissements sont essentiels pour maintenir la mobilisation des 900 acteurs de l’eau dans toutes les régions du Québec. Nous aurions toutefois souhaité que le gouvernement utilise les actions des plans directeurs de l’eau comme levier de développement économique et qu’il investisse beaucoup plus massivement dans des améliorations concrètes. Bandes riveraines, marais filtrants, parcs linéaires, reboisements, infrastructures naturelles de gestion des eaux de pluie, restaurations d’habitats du poisson, contrôles d’espèces envahissantes ou ouvrages de stabilisations de berges et de contrôle de l’érosion figurent parmi les centaines d’actions identifiées et prêtes à être mises en oeuvre partout au Québec.»

Des investissements confirmés

Dans son budget, le gouvernement du Québec confirme une série d’investissements annoncés au cours de la dernière année, dont ceux nécessaires à la mise en oeuvre du Plan de protection du territoire face aux inondations et du Plan pour une économie verte. Les investissements dans les programmes d’infrastructures municipales d’eau sont eux aussi maintenus et «une entente de collaboration avec la Fédération québécoise des municipalités en prévoyant 1,8 million de dollars sur trois ans pour accompagner les municipalités dans la préparation de leurs demandes de soutien financier pour la réalisation de leurs projets d’infrastructures d’eaux usées» est prévue. 

De grands absents

La Stratégie québécoise de l’eau et son plan d’action 2018-2023 prévoient des investissements dans plusieurs secteurs stratégiques de la gestion de l’eau. Toutefois, plusieurs enjeux importants y demeurent orphelins d’investissements. Pour Antoine Verville, directeur général du ROBVQ, «il est inquiétant qu’il y ait de grands absents encore aujourd’hui dans ce budget et qu’on ne remédie pas aux lacunes connues de notre stratégie de l’eau. Nous aurions aimé y trouver des investissements pour un ambitieux programme pour la conservation de nos lacs par exemple, ou pour réduire rapidement et drastiquement le nombre des déversements d’eaux usées municipales non traitées. La création et le contrôle des accès aux plans d’eau pour les Québécoises et Québécois et la restauration et la création d’infrastructures vertes et naturelles figurent aussi sur la liste des oubliés». Pourtant, il est clair et démontré que l’accès à des milieux naturels sains et de proximité et le recours aux infrastructures naturelles sont des initiatives à valoriser à la fois pour faire face à la crise sanitaire et à celle climatique. 

L’eau est une composante majeure de notre territoire et un élément identitaire fondamental de notre société. «Il est déplorable que nous n’ayons pas su saisir ce levier économique pour guider nos investissements en contexte de relance économique et maximiser les gains à la fois économiques, sociaux et environnementaux», soutient John Husk. «Les OBV du Québec poursuivront tout de même leur travail de concertation et de mobilisation pour l’eau dans chaque région du Québec avec rigueur et engagement grâce aux financements consentis», conclut John Husk. 


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Source(s)

Caroline Gagné
Coordonnatrice des communications corporatives
Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ)
418 800-1144 #0
418 522-7490
Antoine Verville
Directeur général
Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ)
418 800-1144 #9
418 717-4230

Informations complémentaires

Les organismes de bassins versants (OBV) sont mandatés par le gouvernement en vertu de la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et favorisant une meilleure gouvernance de l’eau et des milieux associés. En concertation avec les acteurs de l’eau de leur territoire, ils élaborent et assurent le suivi d’un plan directeur de l’eau Le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) représente 40 organismes de bassins versants établis sur l’ensemble du Québec méridional regroupant quelque 900 acteurs de l’eau.

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