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Boîte à outils sur la participation citoyenne

3.1 Acceptabilité sociale et mission des OBV

Le premier cadre de référence pour les organismes de bassins versants prioritaires ciblait comme mission première de ceux-ci, d’organiser, dans une perspective de développement durable, la gestion intégrée de l’eau à l’échelle de leur bassin versant respectif». Ce cadre de référence indiquait d’ailleurs que les organismes de bassins versants « ne doivent pas se substituer aux acteurs en place, mais plutôt utiliser au mieux les ressources existantes…» (MENVQ, 2004).

Les outils sur l’acceptabilité sociale proposés dans cette boîte s’inscrivent donc dans cette philosophie et visent à donner aux OBV les moyens de mobiliser les acteurs de l’eau et la population afin qu’ils prennent eux-mêmes les décisions à l’égard de la gestion de l’eau de leur bassin versant et ainsi assurer l’acceptabilité sociale des décisions.

3.1.1 L’OBV : un facilitateur

L’OBV agit à titre de facilitateur en permettant aux citoyens et acteurs de l’eau de se réunir afin de discuter dans un cadre d’écoute et de respect mutuel des enjeux relatifs à l’eau les concernant.

Une distinction est cependant importante à faire entre la médiation et la facilitation. La médiation est une intervention de négociation entre deux parties qui ne parviennent pas à s’entendre pendant laquelle le médiateur peut intervenir afin de persuader celles-ci d’en arriver à une entente. Dans le cas de la facilitation, la tierce partie ou facilitateur, propose des méthodes de discussion justes et ouvertes, aide à leur mise en place, mais se contente d’inciter à la collaboration sans avoir de rôle à jouer dans la prise d’une décision.

Voici une définition d’un facilitateur :

« …une personne dont la mission consiste à aider un ensemble d’acteurs à interagir en vue d’élaborer ensemble des solutions ou au moins des propositions communes sur un sujet ou un projet sur lequel ils ont des divergences».

Il pourrait être ajouté à cette définition que la facilitation vise à produire l’acceptabilité sociale des projets et à prévenir les formes d’exclusions susceptibles d’être engendrées par les dispositifs de participation, mais qu’elle a aussi le potentiel de dégager les occasions de consensus et les possibilités de désaccord.

3.1.2 Réaliser la facilitation

Plusieurs astuces peuvent être mises de l’avant afin de bien réussir une démarche de facilitation.

1. Porter une attention particulière aux formes d’exclusions susceptibles d’être engendrées par le (s) dispositif (s) de participation utilisé (s) :
  • Neutralité des endroits où se déroule la démarche;
  • Respect de toutes les formes d’opinion et de prise de parole;
  • Accès équitable au processus de participation;
2. Mettre en scène des intermédiaires neutres et indépendants

L’OBV qui souhaite agir à titre de facilitateur dans la démarche de gouvernance de l’eau d’un bassin versant se doit de démontrer sa neutralité vis-à-vis des différents intervenants interpellés ainsi que des suggestions émises. Il peut alors être approprié de bien clarifier dès le départ le rôle et la mission de l’OBV ainsi que les objectifs et façons de faire des rencontres.

3. Repérer proactivement les sources de désaccord et occasions de rapprochement

Dans son rôle de facilitateur, l’OBV travaillera principalement à rechercher les signes précurseurs de sources de conflits et de consensus. Pour ce faire, il pourra :

  • Dresser une liste de tous les acteurs engagés;
  • Documenter les relations qu’ils entretiennent;
  • Documenter l’historique de tout conflit apparent;
  • Dresser un portrait des sources d’accords et de désaccords;
  • Identifier les opportunités de consensus et les risques d’opposition.
4. Repenser la relation à la décision en portant plus d’attention aux résultats plutôt qu’à la procédure

Le résultat ici en question est le consensus. En parvenant à un consensus collectif à l’égard d’un projet (ou acceptabilité sociale d’un projet), on s’assure d’engager les citoyens et acteurs de l’eau dans le projet.

5. Miser sur la diversité, la complémentarité et l’adaptabilité des dispositifs participatifs

Puisqu’il n’existe pas de formule idéale de participation, il est important de ne pas privilégier de manière exclusive telle ou telle de ces voies de participation afin de maintenir le caractère ouvert de l’expérience démocratique.

Source : La facilitation en environnement, Recension des écrits, études de cas et principes de «bonnes pratiques»