Boîte à outils sur la participation citoyenne
2. Introduction à la participation citoyenne et à l’acceptabilité sociale
D’entrée de jeu, on pourrait définir l’acceptabilité sociale comme l’objectif d’une démarche de participation citoyenne. On pourrait aussi dire que l’on met en place une démarche de participation citoyenne dans le but d’atteindre l’acceptabilité sociale. C’est du moins dans ce sens que sont utilisés ces termes à l’intérieur du présent guide.
La multitude d’intervenants et d’enjeux interpellés lors de projets touchant une ressource à caractère collectif comme l’eau pouvant être source de conflits, une connaissance approfondie de la situation et des liens existants est capitale. Le principal objectif de la participation citoyenne va d’ailleurs dans ce sens :
“Transformer un conflit potentiel en un partenariat constructif et idéalement volontaire, équitable et durable” (Robinson, Smith, 2010)
Nous croyons d’ailleurs que la participation citoyenne permet une plus grande réussite des projets puisque l’implication des différents usagers de l’eau procure une connaissance plus précise des caractéristiques des systèmes naturels régionaux. Cette implication assure aussi un lien plus direct entre les participants et les conséquences de l’exploitation de la ressource.
Aussi, dans un contexte de collaboration, les adhérents travaillent selon les intérêts de chacun et non selon leurs positions, ce qui permet de mieux saisir les besoins de chacun, leurs valeurs, leurs préoccupations et les relations qui s’imposent. On construit ainsi de nouvelles options basées sur l’interdépendance des intérêts des parties de façon à trouver une solution gagnant-gagnant. De cette façon, les acteurs ont la possibilité d’influencer et de formuler les décisions tout en réalisant qu’il est préférable de travailler avec les autres pour trouver des solutions menant à un gain mutuel.
Plusieurs échecs peuvent être évités en prenant compte de tous les usages et des représentations sociales, et ce, en évaluant la situation sous l’angle du bassin versant. La qualité de la coopération entre les partenaires est par contre indispensable pour ce faire et plusieurs considérations d’ordre social méritent d’être approfondies. Ainsi, en misant sur l’acceptabilité sociale, on souhaite que les acteurs et les usagers de l’eau construisent ensemble une plateforme propice à la planification des usages de l’eau s’intégrant harmonieusement et à un moment donné, dans son milieu naturel et humain.
Le régime naturel d’écoulement des eaux ainsi que la complexité et la diversité des enjeux qui y sont reliés rend la gestion en mode sectoriel ou par décideurs uniques inefficace. Dans le cadre de la réalisation des PDE, le concept de participation citoyenne est associé à la gouvernance participative, laquelle fait non seulement appel à l’implication des citoyens et des acteurs de l’eau dans la planification des actions sur le territoire d’un bassin versant, mais suggère également la prise de décision finale par ceux-ci dans une approche dite «bottom-up» prenant compte de tous les usages et usagers de la ressource. Pour ce faire, une bonne connaissance du milieu et le ralliement de la population autour des enjeux sont primordiaux. Divers outils de participation citoyenne sont d’ailleurs à la portée des OBV afin de favoriser l’implication attendue et ainsi élaborer avec elle un PDE représentatif des réalités propres à leur bassin versant.
Il est aussi important de garder à l’esprit qu’il n’y a pas de démarche unique de participation citoyenne, ce pourquoi plusieurs options sont proposées dans ce guide. Le moment et le moyen choisis dépendent de la stratégie établie par l’OBV en fonction des particularités du milieu. Plusieurs méthodes peuvent aussi être combinées afin d’offrir un maximum de possibilités aux acteurs et aux usagers de l’eau afin de se prononcer en la matière et de participer à la mise en oeuvre des PDE.