Québec, le 5 octobre 2017 – Le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) et Stratégies Saint-Laurent sont soulagés de l’annonce faite ce matin par TransCanada qui a choisi d’abandonner son projet d’oléoduc Énergie Est. Le tracé du pipeline impliquait la traverse de plus de 800 cours d’eau, dont le Saint-Laurent, menaçant des milieux humides, l’habitat de poissons et d’espèces vulnérables ou menacées, de même que de nombreuses prises d’eau potable. Les deux organisations s'étaient mobilisées dans le cadre des démarches pour l’évaluation du projet auprès de l’Office national de l’énergie (ONÉ) en raison de ses impacts potentiellement majeurs sur l'eau de surface et souterraine, du caractère incomplet de la demande et du manque de considération à l’égard de l’environnement et plus particulièrement envers la ressource eau du Québec.

Un projet trop risqué et sans l’aval de la société

« L’abandon du projet Énergie Est est une excellente nouvelle pour les cours d’eau du Québec. Il faut continuer de s'assurer que le développement du territoire québécois se fasse en respect de notre patrimoine collectif, l'eau, » indique Antoine Verville, directeur général par intérim du ROBVQ. « Davantage encore, cette décision démontre qu'un projet industriel d'une telle ampleur ne peut pas se faire au Québec sans acceptabilité sociale,  » poursuit-il.

Pour Jean-Éric Turcotte, directeur général de Stratégies Saint-Laurent, « le projet Énergie Est posait de sérieuses questions quant à la sécurité des communautés riveraines, la qualité des eaux et les impacts sur la biodiversité du fleuve Saint-Laurent. » « L’acceptabilité sociale d’un tel projet était elle aussi indispensable, » ajoute-t-il, appuyant les propos de monsieur Verville.

Le ROBVQ avait recommandé que le gouvernement du Québec applique le principe de précaution et qu’il s’oppose au projet d’oléoduc Énergie Est, tant et aussi longtemps que les technologies de détection des fuites n’auraient pas démontré leur efficacité complète et que les entreprises pipelinières n’auraient pas amélioré considérablement leurs bilans et leurs approches des risques, notamment ceux liés au transport des produits bitumineux. Les risques entraînés par les fuites et déversements pour la santé et la sécurité des populations, l’eau et les écosystèmes aquatiques, ainsi que les conflits d’usages potentiels figuraient parmi les principales préoccupations du ROBVQ et des organismes de bassins versants (OBV) du Québec et avaient mené plusieurs OBV à s’opposer au projet.

Rappelons que le ROBVQ et Stratégies Saint-Laurent avaient été retenus à titre d'intervenants conjoints pour le processus d'audience de l'ONÉ afin de représenter les OBV du Québec et les comités ZIP, experts reconnus dans le domaine de la gestion intégrée de l’eau. Ils ont travaillé au développement de preuves concernant les impacts du projet sur les milieux humides et hydriques, incluant le Saint-Laurent, de même que les impacts sociaux et l’acceptabilité du projet.

Notons que le projet ramait aussi à contre-courant des efforts menés pour la lutte aux changements climatiques. Le ROBVQ croit en l'importance de diminuer la dépendance aux hydrocarbures et d’amorcer une transition vers une économie verte. L’annonce de ce matin évite un pas dans l’autre sens.

Source(s)

Héloïse Fernandez
Chargée des communications
Regroupement des organismes de bassins versants du Québec
418 800-1144 #2

Informations complémentaires

Les OBV sont des organismes mandatés par le gouvernement en vertu de la « Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection ». En concertation avec les acteurs de l'eau, ils élaborent et mettent à jour un plan directeur de l’eau, en font la promotion et assurent le suivi de sa mise en œuvre. Le ROBVQ représente 40 OBV établis sur l'ensemble du Québec méridional regroupant ainsi, plus de 1800 spécialistes au service de l’eau dont près de 200 salariés à temps plein.

Stratégies Saint-Laurent est un organisme à but non lucratif qui regroupe les 12 comités de zones d'intervention prioritaire (comités ZIP) du Québec. Sa mission première est de favoriser, par des modèles novateurs, la participation des collectivités riveraines dans la protection, la réhabilitation et la mise en valeur du Saint-Laurent. Depuis 1993, Stratégies Saint-Laurent et les comités ZIP sont reconnus comme collaborateurs privilégiés du Canada et du Québec dans le cadre de l'Entente Canada-Québec sur le Saint-Laurent.

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