Sélectionner une page

Coordination des projets collectifs de gestion de l’eau par bassin versant en milieu agricole

Description du programme

Coordination provinciale des projets collectifs de gestion de l’eau par bassin versant en milieu agricoleLa Coordination provinciale des projets collectifs de gestion de l’eau par bassin versant en milieu agricole a été confiée au ROBVQ à l’automne 2015, par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

Les projets, soutenus financièrement par le programme Prime-Vert du MAPAQ, visaient à répondre à des enjeux liés à la qualité de l’eau en milieu agricole (protection de sources d’eau potable, dégradation de l’habitat aquatique, conflits d’usages, etc.) par des actions innovantes mises en œuvre par des producteurs agricoles à l’échelle du bassin versant.

Dans le cadre de son mandat, le ROBVQ souhaitait faire cheminer les projets agricoles vers des projets intégrés impliquant des partenaires régionaux de secteurs d’activités variés.

 

Les projets

Depuis 2005, 64 projets de bassins versants en milieu agricole ont été mis sur pied au Québec. Les retombées de ceux-ci sont particulièrement importantes en matière de mobilisation et de concertation des producteurs agricoles, ainsi qu’en développement des connaissances en matière de qualité de l’eau. De nombreuses actions ont également été posées par les entreprises agricoles associées à ces projets.

Sept projets visant la diminution de la pollution diffuse et ponctuelle ont été réalisés avec l’accompagnement du ROBVQ:

Projet du ruisseau Beloeil

Le projet de bassin versant du ruisseau Beloeil, dont le promoteur était le Groupe ProConseil, ciblait un territoire de 102,7 km2 au cœur d’une région en plein essor. En fait, le bassin versant s’étend sur le territoire de six villes et municipalités dans deux MRC du sud de la Montérégie-Est (cliquer ici pour voir la carte). La particularité du bassin versant est donc la cohabitation des 27 000 habitants avec les 74 entreprises agricoles qui exploitent tout près de 60% du territoire.

À la suite d’une première année de caractérisation, la saison 2015 a permis de rencontrer individuellement la plupart des producteurs afin de les informer et de les sensibiliser à la problématique de la qualité de l’eau. Ces rencontres étaient complémentées par la remise de cahiers du propriétaire faisant état des habitats fauniques sur leurs terres et de leur impact sur l’environnement. La remise des cahiers a mené à la signature d’engagements moraux et la mobilisation des producteurs vers l’adoption de bonnes pratiques agroenvironnementales.

La saison 2016 s’annonçait comme une année d’interventions concrètes rendues possibles par les efforts de sensibilisation. Les producteurs ont donc été invités à évaluer leurs pratiques et à considérer les diverses possibilités d’aménagements pour réduire le taux de phosphore et améliorer la qualité des habitats dans les cours d’eau du bassin versant.

Projet du ruisseau Beloeil

Projet de la rivière l’Acadie

Le club Techno-Champ 2000 coordonnait le projet de bassin versant « amont » de la rivière L’Acadie, territoire de 249 km2 situé en grande partie dans la MRC des Jardins-de-Napierville et dans la MRC du Haut-Richelieu. L’agriculture est de loin la vocation de base du bassin versant, notamment au niveau de la culture maraîchère en sols organiques qui est une ressource majeure pour la région, ainsi qu’au niveau des grandes cultures (maïs, soya), qui dominent largement le paysage agricole de la Montérégie.

Parmi les 199 entreprises agricoles qui étaient présentes sur le territoire, 54 d’entre elles faisaient partie d’un club-conseil en agroenvironnement de la région. Ces 54 entreprises cultivaient environ 68 % de la superficie cultivée du bassin versant, et la plupart de ces producteurs agricoles avaient déjà entrepris une démarche environnementale. Le semis direct faisait partie des actions déjà mises en place pour plusieurs de ces entreprises.

Pour mener à bien ce projet, l’équipe de coordination intégrait des notions d’innovation ouverte, en impliquant davantage les producteurs agricoles à la prise de décisions concernant les actions agroenvironnementales à réaliser pour améliorer la qualité de l’eau et des habitats du territoire, en collaboration avec les intervenants du territoire et quelques chercheurs universitaires. D’ailleurs, la motivation des producteurs à participer au projet était grande comme le témoignait leur participation active et soutenue aux différentes activités organisées depuis le début du projet, en avril 2014. En 2016, les actions terrain ont porté davantage sur les cultures de couverture, sur l’utilisation raisonnée de fertilisants, sur les bandes riveraines, sur la biodiversité en milieu agricole et sur la lutte intégrée.

Projet rivière l'Acadie

Projet de la Belle Rivière

Le Groupe Multiconseil Agricole (GMA) Saguenay—Lac-St-Jean était responsable de la coordination du projet collectif agricole du bassin versant de la Belle Rivière. Ce projet visait un total de 90 entreprises agricoles réparties sur le territoire des municipalités d’Hébertville, St-Gédéon et de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix dans la région du Saguenay—Lac-St-Jean. Ce projet se voulait une occasion unique de rehausser la performance agroenvironnementale des exploitations agricoles présentes sur le territoire et améliorer la qualité de l’eau qui alimente le Grand-Marais.

Débuté à l’été 2015, ce projet triennal jouissait d’une grande participation du milieu agricole. Plusieurs intervenants et producteurs agricoles étaient présents lors du lancement du projet qui a eu lieu en janvier 2016. De nombreuses rencontres individuelles et des journées de sensibilisation ont été réalisées tout au long du projet. Un accompagnement particulier des entreprises agricoles en matière de service-conseil en agroenvironnement et la réalisation d’aménagements pour l’amélioration de la qualité de l’eau étaient une priorité.

Ce sont quelque 13 337 arbres, soit 40,76 km qui ont été plantés depuis le début du projet. Divers travaux de conservation des sols ont été réalisés, soit 22 descentes enrochées et 9 avaloirs. Il y a eu également quatre projets favorisant la biodiversité en milieu agricole autant en production fruitière qu’en grandes cultures.

Ce projet a été rendu possible grâce à l’initiative et le soutien du CREDD, l’UPA Lac-Saint-Jean-Est, le MAPAQ, le MDDELCC, l’OBV Lac-St-Jean, le GMA, les représentants des municipalités de Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, d’Hébertville, Saint-Gédéon et bien sûr de l’association des riverains.

Projet Belle Rivière

Projet de la rivière du Chicot

Le Club conseil Profit-eau-sol et ses partenaires coordonnaient le projet du bassin versant de la rivière du Chicot, dont le territoire s’étend de l’aéroport de Mirabel jusqu’à la ville de Saint-Eustache. La superficie agricole représentait alors 57% du territoire et on y comptait plus de 90 producteurs agricoles.

Le projet avait pour objectif de contribuer collectivement à l’amélioration de la qualité de l’eau et des écosystèmes aquatiques du bassin versant de la rivière du Chicot. Il privilégiait une approche de concertation où les producteurs agricoles sont au cœur de l’action. Pour bien adapter le projet à la réalité des producteurs, chaque hiver, une consultation avait lieu où ceux-ci étaient invités à discuter entre eux et avec des intervenants du milieu sur les actions à réaliser durant le projet.

Des actions concrètes

Le Club conseil Profit-eau-sol coordonnait la mise en œuvre d’actions concrètes telles que :

  • Évaluations de la santé des sols
  • Amélioration du drainage de surface
  • Implantation des cultures de couverture
  • Aménagements de bandes riveraines et d’aires d’exercice
  • Évaluations de la gestion des ennemis de cultures et des pesticides
  • Équiper les pulvérisateurs d’un réservoir d’eau de rinçage

Ces interventions ont été bénéfiques pour les entreprises agricoles. En effet, il est gagnant d’avoir un sol en santé, de réduire les pertes de sol et de gérer efficacement l’utilisation des pesticides, ce qui permet de protéger la santé, l’environnement et de réaliser des économies.

Projet Rivière du Chicot

Projet du Réservoir Beaudet

Le Réservoir Beaudet est une prise d’eau potable pour la Ville de Victoriaville. Celui-ci fait l’objet d’une problématique d’ensablement ce qui affecte la qualité de l’eau. Cette problématique est connue et prise au sérieux par la ville depuis plusieurs années. D’ailleurs, de nombreuses études ont été réalisées à leur demande entre 1995 et 2016 dont une par le Groupe Conseils agro Bois-Francs (GCABF) en 2013. Ces études montrent que l’ensablement peut être limité par le biais d’actions qui visent à réduire l’érosion dans les champs agricoles en amont du réservoir. Au cours de cette étude d’évaluation préliminaire des impacts des activités agricoles, plusieurs producteurs ont été informés lors d’une rencontre de groupe. Les diagnostics de zones d’érosion de certaines terres ciblées ont été effectués. Un rapport détaillant l’étude et les solutions proposées a été remis à la ville. À l’heure actuelle, la Ville vise la réduction des apports en sédiments de 25 à 30 % pour l’ensemble du bassin versant. Considérant que les superficies cultivées représentent environ 24,4 % du territoire du bassin versant en amont du réservoir, de meilleures pratiques seront valorisées chez les producteurs agricoles comme par exemple : aucun sol à nu pendant l’hiver, pratiques de conservation des sols et meilleure gestion des déjections animales.

Le bassin versant de la Rivière Bulstrode en amont du Réservoir Beaudet est d’une superficie de 337 km2. On compte 9 tributaires d’importance ce qui donne une longueur de cours d’eau de 160,5 km. La superficie du territoire est majoritairement boisée mais comporte tout de même une partie importante de terres agricoles. On compte 240 entreprises agricoles faisant partie du territoire du bassin versant dont 25 sont membre d’un CCAE. Il est possible de scinder le territoire en deux parties : la première, située en aval du barrage de Ste-Sophie dans les basses terres du Saint-Laurent où le relief est relativement plat et ou la pression des activités agricoles est forte et la deuxième située en amont du barrage dans les hautes terres pré-Appalachienne ou le paysage est dominé par des boisés. Dans la première partie, la rivière Bulstrode a des pentes variables, mais très faibles de l’ordre de 0,5 %. Le lit dans cette partie est composé principalement de sable et de roc. Dans la partie en amont du barrage le lit se compose de sable et des silts marins. Pour les principaux tributaires, leur lit est sableux et ils sont peu encaissés à cause de la proximité du roc. Autre fait important, selon Duhamel et Bariteau, 2012a (Couture, 2013), plusieurs cours d’eau du bassin ont subi des travaux de redressement.

Projet Réservoir Beaudet

Projet du lac Boivin

Ce projet collectif avait pour objectif de réduire la pollution diffuse d’origine agricole dans une portion du bassin versant de la Yamaska. Il a permis dans un premier temps de caractériser le bassin versant du Lac Boivin, en produisant un plan d’accompagnement agroenvironnemental (PAA) pour 60 entreprises agricoles ciblées. L’analyse des PAA a permis d’établir un portrait juste de ou des sources de pollutions diffuses du bassin versant et d’identifier les solutions possibles pour leur réduction. Par la suite, un plan triennal d’action a été déposé au MAPAQ. Les producteurs agricoles seront accompagnés jusqu’en 2021 pour la mise en oeuvre du plan d’action.

Projet Lac Boivin

Projet de la rivière Pot-au-beurre

Le projet collectif agricole de la rivière Pot-au-Beurre impliquait 134 producteurs agricoles situés dans un territoire de 202 km2. Il fait suite à la première phase qui portait sur la caractérisation, le diagnostic et le plan d’action réalisé en 2016 par la fédération de l’UPA de la Montérégie. Lors de cette première phase, plus de 75 % des entreprises agricoles du bassin versant (134 au total) avaient réalisé un PAA. Le projet collectif visait à améliorer la qualité de l’eau et à favoriser la cohabitation des usages agricoles et fauniques. Le programme d’intendance de l’habitat des espèces en périls (PIH) venait renforcer l’aide financière du projet (2017-2020) à travers l’amélioration de l’habitat des espèces aquatiques en péril du bassin versant et la sensibilisation des agriculteurs aux bonnes pratiques agroenvironnementales.

Dans le cadre de la seconde phase du projet du MAPAQ, il était ciblé de :

  • Réduire les risques associés aux pesticides.
  • Informer, sensibiliser et rencontrer les producteurs agricoles situés dans les zones ciblées prioritaires (zone inondable 0-2 ans et zone à fort potentiel d’érosion)
  • Améliorer la couverture du sol et le travail réduit du sol
  • Améliorer la gestion des fertilisants
  • Améliorer la conformité et la qualité des bandes riveraines

À l’issue de la première année du projet, un certain nombre d’interventions et actions se sont concrétisées sur le terrain grâce à l’implication des agronomes des clubs-conseils et la participation active des producteurs du bassin versant. Un accompagnement agronomique pour la mise en place de cultures de couvertures a été offert à un certain nombre d’entreprises agricoles. De plus, des travaux hydroagricoles ont été réalisés tels que l’aménagement d’avaloirs et des chutes enrochées. Des interventions pour stabiliser les berges ont pu se concrétiser comme du génie végétal au pied de berge et du bouturage de saules et cornouillers à haute densité dans un secteur du bassin versant. Toutes ces actions visent la réduction des charges de sédiments dans la rivière Pot-au-Beurre. Durant l’automne 2017 et l’hiver 2018, des évaluations de gestion de pesticides (EGP) et des calculs de l’IRPeQ ciblant la réduction des risques associés aux pesticides ont été réalisés avec la collaboration des agronomes des deux clubs-conseils. Deux journées de sensibilisation, l’une portant sur la gestion de l’eau (11 décembre 2017) et la seconde sur le partage des bonnes pratiques agroenvironnementales (15 mars 2018) ont impliqué un grand nombre d’agriculteurs et d’intervenants des milieux agricole, municipale, gouvernementale et environnemental.

Projet Rivière Pot-au-beurre

Agir sans participer à un projet collectif

Les producteurs agricoles peuvent aussi agir individuellement pour diminuer l’impact de leurs activités sur les ressources collectives en eau.

Ils peuvent, par exemple :

  • Obtenir un appui financier du programme Prime-Vert;
  • Aller chercher du soutien technique auprès des Clubs-conseils en agroenvironnement;
  • Demander de l’aide à leur municipalité. Un nombre grandissant de municipalités offre des programmes ou des incitatifs financiers pour encourager les producteurs à conserver les sols, améliorer les bandes riveraines, implanter des haies brise-vent et cultiver des engrais verts.

Les partenaires du programme

Logos partenaires projet Agro