Québec, le 5 mars 2018 - Le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) dévoile aujourd’hui une série de 47 propositions pour passer d’une approche réactive à une gestion intégrée des risques d’inondation (GIRI) axée sur la prévention, la planification et la collaboration. Ces propositions font suite à l’annonce de jeudi dernier par le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de Montréal, M. Martin Coiteux, du Plan d'action en matière de sécurité civile relatif aux inondations : vers une société québécoise plus résiliente aux catastrophes. Elles ont par ailleurs été déposées au ministre Coiteux et à son homologue responsable de l’Environnement, madame Isabelle Melançon.

 

Vers une gestion intégrée des risques d’inondation

Parmi les solutions proposées, plusieurs concernent l’aménagement du territoire à l’échelle du bassin versant. Pour Antoine Verville, directeur général du ROBVQ, « une bonne gestion des inondations devrait se baser sur des actions de prévention et d’atténuation des inondations, comme la restauration de milieux humides riverains, une gestion durable des eaux de pluie en amont des secteurs inondés ou encore une meilleure gestion du ruissellement ».

« Des campagnes d’information et de sensibilisation sont aussi nécessaires, de même qu’une meilleure connaissance des sensibilités de nos communautés et de nos infrastructures », poursuit-il. La documentation et la réduction des vulnérabilités et le développement d’une culture du risque figurent d’ailleurs parmi les huit catégories de propositions formulées, aux côtés de la cartographie et de l’acquisition de connaissances sur les aléas fluviaux, des interventions sur les rives et dans les cours d’eau, de l’aménagement du territoire, de l’accès aux informations et aux données, de la gouvernance et de la culture du risque.

 

Un plan gouvernemental pertinent mais incomplet

Le plan proposé par le ministre Coiteux constitue une pierre angulaire de la mise en place d’une gestion intégrée des risques d’inondation au Québec, mais devrait être accompagné d’une multitude de mesures complémentaires et préalables inspirées des propositions du ROBVQ. Bien que très pertinent, ce plan cible principalement la préparation et la mise en œuvre de mesures d’urgence.

Pour monsieur Verville, « il est essentiel que les professionnels de la sécurité publique, de la santé et des services sociaux, de l’environnement et de l’aménagement du territoire se regroupent pour mettre en œuvre des actions innovantes et structurantes dans des champs disciplinaires variés. Il faut travailler non seulement sur les mesures d’urgence, mais sur une refonte en profondeur de notre façon de voir le territoire et de l’occuper ».

 

Des aléas de plus en plus diversifiés

L’acquisition de connaissances sur les aléas fluviaux de même que la production ou la mise à jour de la cartographie de l’ensemble des zones inondables sont essentielles dans une optique de prévention et d’aménagement durable du territoire. Les propositions du ROBVQ invitent à considérer non seulement les inondations printanières, mais aussi un large spectre d’aléas fluviaux. Pour Simon Massé, hydrogéomorphologue et administrateur du ROBVQ, « il est nécessaire de considérer les inondations printanières en eau libre, mais aussi les phénomènes d’embâcles de glace et de bois, les crues associées aux pluies torrentielles, la submersion côtière de même que l’érosion des berges. Les solutions mises en place doivent nécessairement se baser sur une connaissance suffisante de ces différents types d’aléas », précise-t-il.

 

Des OBV prêts à agir

Les pistes de solutions rendues publiques aujourd’hui sont accompagnées de propositions de rôles que les organismes de bassins versants (OBV) du Québec souhaitent jouer en appui à la mise en œuvre d’une gestion intégrée des risques d’inondation. Pour Antoine Verville, « les OBV du Québec sont déjà actifs pour documenter les inondations lorsqu’elles surviennent mais pourraient aussi être mis à profit pour coordonner la réalisation de plan de gestion intégrée des risques fluviaux à l’échelle des bassins versants, diriger des réseaux participatifs de surveillance des crues, documenter les vulnérabilités des collectivités et les impacts des inondations ou encore mener une grande campagne nationale de sensibilisation auprès des résidents des zones inondables au Québec. »

Source(s)

Héloïse Fernandez
Chargée des communications
ROBVQ
418 800-1144 #2

Informations complémentaires

Le ROBVQ représente 40 organismes de bassins versants (OBV) établis sur l’ensemble du Québec méridional regroupant quelque 900 acteurs de l’eau. Les OBV sont des organismes mandatés par le gouvernement en vertu de la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection. En concertation avec les acteurs de l’eau de leur territoire, ils élaborent et assurent le suivi d’un plan directeur de l’eau.

 

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